A Reims, la manifestation a démarré, comme d’habitude, devant la maison des syndicats, boulevard de la Paix.
Ce mercredi 15 mars, la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à l’appel de l’intersyndicale, a réunit 450 000 personnes à Paris. Selon la CGT, 1,7 million de personnes ont défilé dans toute la France.
REGION
SOCIAL
Des défilés moins denses et des blocages
Dans l’Aisne, la Marne et les Ardennes, les cortèges de manifestants étaient moins fournis, hier, que les fois précédentes pour s’opposer à la réforme des retraites. Des opérations de blocages sont à noter un peu partout.
À Charleville-Mézières, le parcours de la manifestation contre la réforme des retraites a emprunté un itinéraire inédit ce mercredi, de l’inspection académique à la gare, en passant par la place des Droits-de-l’Homme, les quais et l’avenue Forest. Un itinéraire avec peu de commerces, si ce n’est le quartier de la gare. La manifestation a une fois de plus été très pacifique et personne ne craignait de débordements, ce qui a été confirmé durant l’après-midi. Seul le trafic ferroviaire a été touché, après l’incursion de manifestants sur les quais et certaines voies de la gare SNCF.
Deux TER Charleville-Mézières – Sedan ont été supprimés, un dans chaque sens. Les voyageurs ont été pris en charge par autocar. Aucune dégradation n’est à déplorer et le trafic normal a été rétabli vers 17 h 10.
Plus tôt dans la journée, vers 8 heures, la CGT avait organisé un barrage au niveau du rond-point d’entrée de la zone commerciale de la Croisette. Pendant toute la matinée, l’accès se faisait seulement à pied, à vélo ou à trottinette.
Un autre barrage filtrant a été érigé au niveau de Cora aux Ayvelles. « Dans la zone de Cora, nous souhaitons sensibiliser les travailleurs de Stellantis contre la réforme. On organise donc un barrage filtrant avec distribution de tracts » , expliquait dans la matinée une syndicaliste, qui n’exclue pas un durcissement des actions dans les jours à venir.
2 DANS L’AISNE
À Laon, sonos, barbecues, étendards et palettes ont été installés sur les carrefours stratégiques par une centaine de militants aussi matinaux que motivés. Force ouvrière a tenu le rond-point de l’escargot, la CGT et les autres, le giratoire de l’Europe. Consigne : bloquer les camions pour peser sur l’économie, et ne laisser passer des voitures qu’en cas d’urgence. Ces deux ronds-points sont restés inaccessibles aux véhicules de 6 heures à 18 heures.
Le blocage de la circulation devrait se poursuivre ce jeudi côté Europe. Un défilé a par ailleurs rassemblé près de 450 personnes. Une réunion de l’intersyndicale départementale devrait se tenir ce jeudi après-midi afin de voir la conduite à tenir pour la suite du mouvement.
À Château-Thierry, 800 personnes ont battu le pavé selon les syndicats. Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à Saint-Quentin, selon nos confrères de l’Aisne Nouvelle.
À Soissons, les syndicats, qui avaient opté pour un barrage filtrant au rond-point de l’Archer, ont trouvé le moyen de rendre leur manifestation spectaculaire, malgré la baisse de mobilisation constatée depuis plusieurs semaines. De 7 heures à 12 h 15, 100 à 230 manifestants, selon les moments, ont suffi à générer d’impressionnantes files de poids lourds à l’arrêt : jusqu’à la zone du Plateau, à 5 km sur la RN2 en provenance de Paris et jusqu’à 2,5 km en provenance de Mercin-et-Vaux, autant en provenance de Laon et de Reims. Et ce, alors que les gendarmes déviaient la circulation des voitures en amont du giratoire le plus fréquenté du département
REIMS ET SA REGION
SOCIAL
Les ronds du cortège se sont étoffés au fur et à mesure que des manifestants ont quitté les ronds points pour rejoindre le centre-ville.
Pour la CFDT transport, les blocages ont plus d’impact que les manifestations. « La preuve, c’est la 8e manifestation et le projet est encore là », insiste l’un des syndicalistes présents sur le blocage.
L’utilisation éventuelle du 49 3 « pourrait radicaliser le mouvement », estiment certains, prônant un « blocage de l’économie » pour faire plier le gouvernement.
Dans les rangs, la mobilisation reste forte, loin de la « tambouille politicienne » à l’Assemblée nationale entre la majorité et les députés LR.
Une cinquantaine d’élèves bloquaient l’accès principal de l’ancien collège de jésuites de Reims grâce à un amoncellement de poubelles. Parmi eux, Maël, 18 ans : « cette réforme est injustifiée car les organismes spécialisés, disent que le système n’est pas déficitaire et que le déficit à venir serait supportable ».
EPERNAY ET SA REGION
SOCIAL
Ce serait le 49.3 de trop !
La barre des mille manifestants a encore été franchie à Épernay. La mobilisation ne fléchit pas, deux mois après le premier défilé.
Pays d’Épernay L’intersyndicale a rassemblé plus de 1 000 personnes contre la réforme des retraites. Le texte de loi avance auprès des élus mais le mouvement ne recule pas…
La fronde est toujours là. Si le texte portant réforme de la retraite est voté ce jeudi 16 mars, un pas décisif sera franchi mais les opposants refusent de croire qu’il sera définitif. « On ne lâche pas, les copains », clamait au nom de l’intersyndicale David Chenal, secrétaire général de l’union locale CGT d’Épernay. Puis il enchaînait : « La résignation, c’est un pansement sur une plaie mal soignée. À un moment, le mal revient. »
Le président veut aller jusqu’au bout. On espère qu’il ne sera pas jusqu’au-boutiste. Il doit écouter le peuple
Pascal Pouyet, délégué CGT Moët&Chandon
Dans les rangs du cortège, Romain Nicolas, secrétaire-adjoint CFDT Interco Marne, se demande « comment le gouvernement fait pour rester sourd à cette mobilisation » ? Pas mécontent d’avoir réuni encore plus du millier de contestataires au 8e jour de manifestation et un mercredi qui plus est, il appelle à combattre une réforme massivement rejetée par les salariés et qui est « une injustice sociale. Si le 49.3 devait être utilisé, cela renforcerait un vice démocratique dans le contexte actuel » .
Cet article de loi était au cœur des discussions après la marche en ville. « Si le gouvernement y a recours, ce sera le 49.3 de trop » , jure Pascal Pouyet, délégué syndical CGT Moët&Chandon. L’adoption sans vote des députés d’un texte aussi important donnerait un surcroît de motivation aux manifestants. « Le président veut aller jusqu’au bout. On espère qu’il ne sera pas jusqu’au-boutiste. Il doit écouter le peuple. Sinon, chacun devra se souvenir de ça… » , poursuit-il.
Comme d’autres sur le parcours hier, il se dit que l’adoption du texte ce jeudi pourrait encore être remise en cause par une motion de censure. Tous seront alors attentifs au comportement des formations politiques, et notamment de
La France Insoumise souvent pointée du doigt pour ne pas avoir permis l’étude de l’article 7 en première lecture. « On espère le retrait du texte et le gouvernement ne doit pas se comporter en irresponsable en rejetant la faute sur les syndicats » , juge Alexis Costa, délégué syndical Unsa 2A (Union des syndicats autonomes Agriculture et Agroalimentaire). « Les élus se coupent de leurs électeurs. Nous, nous sommes là et nous œuvrons pour les nôtres, pour les Français. Pourquoi ne font-ils pas de même avec leurs bases. C’est pour cela qu’ils sont élus, pour nous représenter. C’est très bien que le front syndical reste uni. »