« Nos revendications restent modestes au regard des résultats économiques de la profession » indique la CGT. A date « les résultats des maisons de Champagne sont inconnues » répond Michel Letter, évoquant les hausses des charges (énergie, matières sèches, raisins…). – crédit photo : CGT Champagne (mobilisation du premier septembrer 2021)
Article paru le 05 octobre 2022
Appelant à manifester pendant la remise des Trophées Champenois et le dîner de l’Ordre des Coteaux Champenois, l’intersyndicat veut mettre la pression sur le négoce, surpris par cette action inédite.
CGT Champagne contre négoce, acte 2 ce vendredi 7 octobre. Mettant à profit la remise des Trophées Champenois (au théâtre Gabrielle Dorziat, à Épernay) et la cérémonie d’intronisation de l’Ordre des Coteaux (au Palais du Tau, à Reims), la section champenoise de la Confédération Générale des Travailleurs (CGT) appelle les salariés à manifester le 7 octobre à 18h sur le parvis de la cathédrale de Reims. « Afin de faire honneur à nos bienfaiteurs » grince le tract de la CGT, qui porte une « demande de réunion tripartite officielle » pour négocier des augmentations de salaires de 3,3 % (avec un effet rétroactif à compter du premier septembre 2022) et revaloriser les primes conventionnelles (transport, vendanges…). Des revendications portées le 28 septembre, lors d’une grève qui aurait réuni 85 % des salariés selon la CGT, évoquant « un succès ».
Pour le négoce, l’initiative d’une manifestation pendant des évènements accueillant la clientèle nationale et internationale n’est guère appréciée. « C’est surprenant, on ne s’en prend pas aux clients. C’est étonnant, l’Ordre des Coteaux est interprofessionnel. Ce n’est pas un évènement maison, mais aussi de vignerons. Son commandeur est le directeur d’une cave coopérative » pointe Michel Letter, le président de la commission sociale de l’Union des Maisons de Champagne (UMC). Appelant à ce que la manifestation se passe sans heurts, le négociant regrette cette action inédite : « nous accueillons de beaux clients, est-ce qu’ils vont repartir avec une belle image de la Champagne ? » Dans tous les cas, le représentant du négoce note que l’« on ne peut pas rester dans une impasse. Il ne faut pas rester dans cet état d’incompréhension mutuelle. » Et de proposer à nouveau une réunion de la commission tripartite le 15 décembre (quand elle se déroule normalement fin janvier de l’année concernée par les négociations).
Une proposition jugée insuffisante par la CGT, qui souhaite des revalorisations immédiates face à l’inflation et aux performances commerciales des maisons de Champagne. « Suite à cette initiative [du 8 octobre], si les salariés ne sont toujours pas entendus, l’assemblée de militants prévue le mardi 11 octobre déterminera les actions de l’acte 3 ! » prévient la CGT.
« Nous représentons 70 maisons, des grandes et des petites. On ne connaît par leurs résultats (à part Pernod-Ricard qui clôture en juin) » indique Michel Letter, évoquant les hausses des charges (énergie, matières sèches, raisins…). Et qui appelle à l’apaisement en concluant : « le coup de force, ça ne marche jamais ».