TEMPS DE LECTURE : 2 MIN
À l’initiative de la Fnaf-CGT, plus de 200 militants, notamment salariés agricoles, ont tenu un colloque début décembre à l’Assemblée nationale pour la défense de leurs droits et acquis sociaux.
Note de l’Intersyndicat CGT du champagne :
Le secrétaire général de l’Intersyndicat, José Blanco, ainsi que deux représentants mandatés par le syndicat CGT des ouvriers vignerons du champagne y ont participé. Ils ont exposé aux parlementaires communistes la précarité galopante, le développement des recours aux prestataires de services, les conditions de travail et d’hébergement relevant de la traite d’humains…
À ce sujet, un point de communication spécifique « champagne » est en cours de rédaction. Il sera porté à votre connaissance très prochainement…
3ème rang : de gauche à droite Sébastien Krs, Thierry Aubertin du syndicat CGT des ouvriers vignerons du champagne, José Blanco secrétaire de l'Intersyndicat CGT du champagne et Gaëtan Mazin de la FNAF en charge du secteur "Champagne"
Une action pour rendre visibles les salariés invisibles du monde agricole.
Objectif du colloque CGT sous l’invitation du député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne : rendre visibles les salariés agricoles, ces ouvriers en polyculture, ouvriers vignerons, gardiens de troupeaux, semeurs, cueilleurs, qui assurent aussi l’entretien des machines agricoles.
Très qualifiés, payés au Smic, souvent précaires, les ouvriers agricoles sont depuis longtemps « les dernières roues du carrosse agricole », décrit Diane Grandchamp, secrétaire de la Fnaf-CGT.
Longtemps, ils ont relevé du code rural avant d’entrer dans le Code du travail et sont restés au Smag, le minimum agricole qui était 40% en dessous du Smic jusqu’en 1968.
Ils ont attendu 10 ans après la création de la sécurité sociale pour avoir la MSA, la sécurité sociale des salariés agricoles.
« On parle beaucoup des agriculteurs et de l’agriculture, jamais des salariés agricoles. Pourtant ils sont plus d’un million à travailler dans les exploitations. Ils sont atomisés, souvent seuls sur les exploitations et peu représentés », déplore la syndicaliste.
Longtemps, ils ont relevé du code rural avant d’entrer dans le Code du travail et sont restés au Smag, le minimum agricole qui était 40% en dessous du Smic jusqu’en 1968. Ils ont attendu 10 ans après la création de la sécurité sociale pour avoir la MSA, la sécurité sociale des salariés agricoles.
Défendre les acquis
C’est pour défendre les droits de ces invisibles des temps modernes contre lesquels la FNSEA lance des offensives, et pour en gagner de nouveaux que la Fnaf-CGT a organisé cette initiative à l’Assemblée nationale.
En 2017, avec l’application des lois rétrogrades El Khomri / Macron, la négociation sur la couverture conventionnelle en agriculture s’est engagée.
Il s’agissait de fédérer les salariés dans une bataille revendicative commune : négocier une convention nationale en maintenant les acquis (13e mois, primes…) existants dans les 180 conventions collectives territoriales.
Guérilla avec la FNSEA
« C’est une guérilla de tous les instants avec la FNSEA qui tente de revenir sur ces acquis, en n’appliquant pas les textes conventionnels pourtant signés», rapporte Diane Grandchamp.
S’il y a des saisons en agriculture, les contrats saisonniers ne sont pas justifiés, l’organisation du travail devrait permettre le développement des CDI. Aujourd’hui, les ouvriers agricoles sont soumis au régime des contrats Tesa (Titre emploi simplifié agricole) : des CDD de trois mois, sans prime de précarité. C’est tout bénéfice pour les employeurs !
Il faut aussi régler le problème du logement des saisonniers, le problème des gardiens de troupeaux, et renforcer les moyens et les droits des commissions hygiène et sécurité qui n’ont pas assez d’heures de délégation pour aborder les conditions de travail et de sécurité des ouvriers agricoles.