La déléguée syndicale des Papillons blancs, Isabelle Martin, a exposé les difficultés que rencontre le personnel. LAETITIA VENÂNCIO
Petit coup de chapeau et clin d’œil de l’Intersyndicat CGT du champagne à Isabelle Martin, Secrétaire générale adjointe de l’UL CGT d’Epernay et déléguée syndicale des papillons blancs, pour son dynamisme dans toutes les actions syndicales qu’elle mène aussi bien au papillons blancs qu’à l’UL d’Epernay !
Son engagement le mérite amplement.
Encore bravo, Isabelle !
Le personnel des Papillons blancs réclame l’aide de l’État
Épernay Alors que deux ministres étaient à Épernay ce lundi, les salariés et la direction de l’association « Les papillons blancs » ont tiré la sonnette d’alarme quant au manque de moyens. L’IME d’Épernay est notamment menacé de fermeture à l’horizon 2025.
Alors que les projecteurs étaient braqués sur le foyer Jacques-Paul Bru, lors de la visite du ministre des Solidarité, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe et de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, tout un secteurui a exprimé sa souffrance.
D’abord par les mots des résidents, se plaignant de ne pas avoir assez d’éducateurs, mais aussi par la voix des salariés.
Les métiers ne sont plus reconnus. Les salaires ne suivent pas, ce qui entraîne une dégradation des conditions d’accueil
Isabelle Martin, déléguée CGT des Papillons blancs
L’occasion était trop belle, en effet, pour Isabelle Martin, déléguée syndicale CGT des Papillons blancs, de mettre l’accent sur les difficultés rencontrées par le personnel. Après avoir glissé un courrier de doléances au ministre, cette salariée de l’IME a échangé quelques mots avec lui, attirant son attention sur les moyens attribués par l’Agence régionale de santé (ARS) et le Département qui « ne sont plus adaptés au bon fonctionnement des structures, les métiers ne sont plus reconnus, les salaires ne suivent pas l’inflation depuis de nombreuses années, ce qui entraîne une dégradation des conditions d’accueil des usagers, une pénurie de recrutement… », dénonce-t-elle dans un communiqué.
ON A BESOIN DE VOUS !
Autre source de tension, l’exclusion de certains salariés à une prime de 183 euros ( indemnité forfaitaire Laforcade, Ndlr). « Sans vouloir affirmer que la pénurie de professionnels de ce secteur est due au fait que certains d’entre eux n’aient pas obtenu cette indemnité, ils ne peuvent quand même pas écarter le fait que leurs salaires restent peu attractifs, malgré la pénibilité à laquelle ils peuvent faire face au quotidien », poursuit-elle au nom des salariés des Papillons blancs, et demandant le soutien des deux ministres.
Tout aussi inquiétante, la situation de l’Institut médico-éducatif Geneviève Caron d’Épernay a été évoquée lors de cette visite ministérielle. En effet, celui-ci doit fermer d’ici 2025 pour des raisons administratives, le lieu n’étant plus à même de recevoir le public dans des conditions acceptables en termes d’accessibilité. « C’est un IME donc qui accueille un public jeune, alors avec des escaliers dans tous les sens, on s’y perd. Quand on est là pour travailler l’éducation, notamment dans le domaine spatial, et que nous-mêmes en tant qu’adultes qui n’avons pas de difficultés particulières, on s’y perd, c’est d’autant plus compliqué quand on est en situation de handicap » , regrette Stéphane Fisse (lire ci-dessous)
« Nous, les salariés, on ne sait pas où on sera dans un an et demi. On accueille 47 enfants. Ce sont trois maisons qui ont été regroupées, il y a des escaliers partout. On a vraiment besoin de vous », lançait Isabelle Martin. Aucune décision n’a été prise sur le devenir de la structure…
Quels sont les messages que vous avez voulu passer ce lundi lors de la visite de Jean-Christophe Combe et Geneviève Darrieussecq ?
Nous avons des problèmes d’effectifs qui sont surtout liés à des problèmes de moyens en matière de rémunération. Ce n’est pas forcément lié à l’effectif en soi. Si tous les personnels étaient présents, il n’y aurait pas de problème, c’est juste qu’on a 10 % de postes vacants par manque d’attractivité.
Par rapport au secteur public ?
Oui, mais aussi par rapport aux métiers : aujourd’hui, le secteur sanitaire, les hôpitaux notamment paient mieux que nous et donc on a quelquefois des difficultés à attirer les gens pour venir travailler chez nous, tout simplement. Ça, c’est le premier message. Le deuxième que j’ai voulu évoquer, c’est le manque de places pour des adultes autistes. Ça ne concerne pas le foyer Jacques-Paul Bru mais c’est un problème dans le territoire, dans la Marne. Un troisième établissement devait ouvrir ses portes mais ça ne s’est pas fait par manque de moyens libérés au niveau des ARS. Et puis, le troisième message qui est plus local cette fois-ci, c’est le besoin de reconstruction de notre IME ici à Épernay. On a le terrain, on a le projet mais il faut débloquer des moyens pour le faire et il y a urgence car l’établissement dans lequel on est aujourd’hui doit fermer fin 2025 dans la mesure où il n’est plus du tout accessible. D’un point de vue réglementaire, on n’a plus le droit de le maintenir ouvert au-delà de 2025.
Quel est le problème de ce bâtiment ?
On s’y perd. Et puis la section autiste, qui est bien accompagnée dans cet établissement, se retrouve aujourd’hui dans des locaux qui ne sont pas adaptés. On a besoin d’un établissement qui soit plus ouvert sur le milieu ordinaire, que l’on puisse nouer des partenariats avec l’Éducation nationale notamment, pour pouvoir partager des classes, ça fait partie aussi de notre projet.