Report de l’âge de la retraite à 64 ans, c’est non !
On le sait, l’argument du financement du système de retraite soutenu par le gouvernement Borne pour justifier sa réforme n’est qu’un leurre. Il n’y a aucun problème de financement qui ne découlerait pas d’un choix politique. Cette réforme n’est en réalité que la mise en œuvre d’un choix idéologique d’arbitrage budgétaire. Clairement, ce gouvernement fait le choix de ne plus financer partiellement le système des retraites avec l’argent public qu’il préfère offrir aux entreprises, et en particulier aux grandes multinationales, aux patronats, aux actionnaires, aux millionnaires, milliardaires et multimilliardaires, en témoignent les plus de 160 milliards d’aides aux entreprises votés au budget de l’Etat, le C.I.C.E ., les nombreuses exonérations fiscales et exonérations de charges sociales, etc…
On sait aussi que la baisse des recettes de cotisations prévue dans les cinq ans à venir est en grande partie due au fait de remplacer des augmentations de salaire soumises à cotisations sociales par des primes désocialisées (intéressement, PPV…), notamment dans le service public. Ainsi, le gouvernement, avec la complicité du patronat, est en réalité l’artisan de la réduction des recettes et, par définition, de l’assèchement des caisses de l’Etat qui justifierait sa réforme.
Il est hors de question pour nous, que le pseudo-débat sur les retraites ne s’articule qu’autour de questions froidement comptables et qui de toutes façons sont fallacieuses. Il s’agit de nos vies !
Il faut commencer par mettre un terme à la diffusion de ce slogan de propagande qui consiste à dire que « nous vivons plus longtemps, nous devons donc travailler plus longtemps », et ce, pour deux raisons :
- la première est que ce slogan repose sur une interprétation biaisée d’une réalité statistique. L’augmentation de l’espérance de vie moyenne est, comme son nom l’indique, une moyenne. Ça ne veut pas dire que nous vivons TOUS plus longtemps, bien au contraire. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les grandes disparités qui existent entre les différentes catégories socio-professionnelles en la matière. En outre, les catégories exposées à des métiers pénibles ont une espérance de vie bien inférieure aux autres. Aussi, l’on pourrait se demander pourquoi ceux qui occupent des métiers pénibles et qui ont les espérances de vie les plus faibles devraient accepter que l’on recule l’âge de leur départ à la retraite au motif que d’autres catégories vivent plus longtemps. Notons aussi que les catégories qui ont une espérance de vie supérieure, comme les cadres par exemple, sont souvent les plus exposées aux effets délétères du jeunisme, la tendance étant de vouloir se débarrasser d’eux quand ils arrivent à un certain âge. On sait également que les cadres de plus de 50 ans au chômage, ont de grandes difficultés à retrouver un emploi.
- La seconde est que la logique qui consiste à poser comme une évidence que l’on devrait travailler plus longtemps parce que l’on vit plus longtemps, est très contestable. Car elle évacue d’emblée une question fondamentale : « l’homme n’est-il fait que pour produire ? ». Ce qui nous amène à une autre interrogation : pourquoi devrions-nous accepter de consacrer des années supplémentaires de nos vies à produire des richesses qui continueront d’être aussi mal redistribuées qu’aujourd’hui, et qui iront encore grossir la fortune de quelques autres ?
Macron aux ordres de Bruxelles contraint de faire face aux obligations européennes.
Outre les choix politiques avérés du gouvernement, une des raisons éludée, voire cachée, motivant le projet de réforme des retraites de Macron, c’est qu’il doit faire face aux obligations de la Commission européenne. Pour recevoir les 40 milliards des fonds européens nécessaires au financement du plan de relance économique de la France, Macron, au mépris de tout processus démocratique, en bon élève de l’« EU », a dû s’engager en « catimini » à mettre en œuvre deux grandes réformes : celle de l’assurance-chômage et celle de la réforme des retraites. Une première tranche de financement a déjà été versée par le fonds européen en « contrepartie » de la réforme de l’assurance-chômage. Pour percevoir le reste, Macron doit en « contrepartie » faire face à ses obligations envers la Commission européenne et doit mettre en œuvre la réforme des retraites exigée par Bruxelles. Voilà pourquoi, malgré une très forte opposition des Français, par pur choix politique et afin de répondre aux exigences de Bruxelles, Macron n’hésite pas à sacrifier sur l’autel de la finance une partie du modèle social auquel est attaché plus de 75 % des Français et soutient « vent debout » son projet de réforme des retraites.
Alors, continuons à nous battre contre cette réforme inique ! Continuons à militer pour une retraite à 60 ans ! Et, continuons à défendre l’idée qu’après 60 ans, disposer pleinement de sa vie et pouvoir consacrer celle-ci à autre chose qu’à produire sont des droits élémentaires et Humain !
Reims, le 03 mars 2023
HORAIRES DES MANIFS DEPARTEMENTALES
Pour télécharger, imprimer le tract, cliquez sur les icônes situés en haut à droite de la visionneuse Pdf.