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Mardi 18 février, un décret paru au Journal officiel a officialisé la mise en œuvre d’une disposition de la loi assurance-chômage votée fin 2022. Désormais, un·e travailleur·euse qui abandonne son poste est présumé démissionnaire, et ne pourra plus bénéficier de l’assurance chômage.

Une loi de casse sociale 

Ce n’est qu’un des points de la réforme de l’assurance-chômage entrée en vigueur le 1er février.

Cette dernière réduit les droits à l’assurance de 25 % pour les allocataires, soit une perte allant de deux à neuf mois d’indemnisation. Cette diminution touche de plein fouet les précaires – qui perdront deux mois sur 8 mois et ainsi de suite jusqu’aux seniors- qui verront leur durée d’indemnisation passer de 36 à 27mois.

Perdre 9 mois d’indemnisation aura comme répercussion de perdre aussi 3 trimestres pour la retraite.

Mais les effets de cette réforme se feront sentir dès le 1er septembre, avec des travailleur·euses qui se retrouveront sans indemnités alors qu’ils auraient dû avoir encore au moins deux mois devant eux.

Un autre décret est en attente – mais juridiquement complexe à mettre en œuvre, puisqu’il remet en cause la liberté contractuelle – : le refus d’un CDI après deux CDD pourra lui aussi signifier la perte des droits au chômage. 

Refusons le saccage de l’assurance chômage

La CGT, FSU et Solidaires ont déposé, ensemble, le 17 mars, auprès du conseil d’État un recours contre le décret assurance-chômage. Les autres syndicats ont fait de même. Toutes les organisations arrivent au même constat : il faut empêcher le saccage de l’assurance-chômage. 

L’allocution d’Emmanuel Macron le 17 avril l’a bien montré : le président prétend tourner une page qui, pour les travailleur·euses, n’est pas tournée. Son intervention montre qu’il ne veut rien changer : tout ce qui était prévu a été conservé.

« À travers ses différentes réformes, le gouvernement organise la casse globale de notre système de protection sociale. C’est pourquoi nous exigeons le retrait de toutes les réformes de casse des droits sociaux des travailleurs·euses » martèle Denis Gravouil, Secrétaire confédéral en charge de l’assurance chômage.

Le gouvernement réfléchit à une nouvelle loi « plein emploi », et la lettre de cadrage des nouvelles négociations d’assurance chômage prévues en fin d’année s’annonce redoutable.

Toutes les organisations syndicales s’élèvent contre le scandale qui se prépare : la fin possible de l’Unedic paritaire, avec le dessaisissement des syndicats de la gestion de l’Unedic et de la définition des règles de négociation de l’assurance-chômage. 

La CGT demande le retrait du décret abandon de poste et de la réforme assurance-chômage, et revendique une autre vision de la protection sociale, avec une sécurité sociale professionnelle – soit l’exact inverse de ce à quoi tend la politique du gouvernement avec la fracturation des droits.

La CGT appelle à une mobilisation massive ce 1er mai pour une journée puissante de manifestations portant l’exigence du retrait de la réforme des retraites, de la Paix et de la justice sociale, en France et partout dans le monde.