Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne et David Chatillon, président de l’Union des maisons de Champagne. © Photo Comité Champagne

Dans un communiqué commun intitulé « capsule d’informations » les co-présidents de l’interprofession champenoise, ont réagi et se sont exprimés sur la série d’enquêtes sur les conditions d’emploi et d’hébergement des vendangeurs en Champagne lors de la dernière vendange, publiée par un collectif de journalistes (Collectif We Report et Strasbourg Correspondance ) et relayée par les médias Arte et Le Monde.

Note de l’intersyndicat CGT :

Apparemment, les dirigeants de l’interprofession champenoise ont accueilli froidement la diffusion du documentaire diffusé le 12 décembre 23 sur ARTE Regards : : Champagne, l’envers d’un terroir, ainsi que l’article paru dans le monde le 11 décembre dernier, car ils nuisent gravement à l’image de l’appellation Champagne. Et malgré leur indignation, il semble qu’ils ne soient pas vraiment conscients qu’une simple « Charte d’encadrement des prestataires de services et la structuration de la profession des prestataires » soient suffisantes pour endiguer de nouveaux scandales lors futures vendanges. Malgré la mise en place d’une telle charte dans le bordelais, l’appelation des vins de bordeaux en a fait les frais lors de la vendange 2023

Tant que la filière n’aura pas la volonté de responsabiliser et sanctionner les donneurs-d’ordres en prenant des mesures pouvant aller jusqu’à la perte de l’appellation champagne des raisins récoltés par des vignerons peu scrupuleux quant au respect de leurs obligations vis-à-vis des saisonniers employés par leur prestataire, rien de changera et chaque vendanges apportera sont lot de scandales qui, vous pouvez compter sur l’intersyndicat CGT du champagne, seront dénoncés dans la presse internationale.

Voici le contenu de leur communiqué :

La semaine dernière, une série d’enquêtes sur les conditions d’emploi et d’hébergement des vendangeurs en Champagne a été publiée par un collectif de journalistes et relayée par les médias Arte et Le Monde. Les situations décrites sont indignes et contraires à l’image de notre filière et à l’engagement de l’immense majorité des professionnels.

Nous avons souhaité répondre à chaque demande de journaliste, au titre de la filière. C’est la réputation de notre appellation et d’un savoir-faire reconnu dans le monde entier qui est en jeu.

La qualification juridique qui a été retenue par le Parquet est grave. Nous prenons très au sérieux les accusations dont certains acteurs peu scrupuleux font l’objet et condamnons fermement les pratiques et comportements inqualifiables dénoncés dans le reportage.

Lorsqu’il s’agit de la sécurité et de la santé des vendangeurs, nous devons tous être intransigeants. 

Nous n’avons pas attendu les drames survenus en 2023 pour nous saisir des enjeux qui entourent le travail dans les vignes. Pour répondre aux défis de la filière, nous avions déjà commencé à travailler au renforcement des dispositifs d’accompagnement des employeurs et facilité le recours à l’hébergement direct via l’obtention des dérogations collectives UMC et SGV. En effet, depuis plusieurs années, nous avons initié ces réflexions dans le cadre de notre politique de responsabilité sociétale et certaines transformations ont déjà été opérées depuis la crise COVID. Nous sommes bien conscients que nous devons continuellement évoluer et nous ajuster aux nouvelles réalités liées au travail. C’est notre priorité absolue : être toujours plus responsables et toujours plus vigilants.

Plusieurs projets sont en cours de développement et vont se concrétiser prochainement. À titre d’exemple :

  • La mise à disposition d’un outil de transparence sociale pour les professionnels. Concrètement une application en ligne, développée à partir de 2021 et expérimentée lors de la vendange 2023, sera disponible et effective pour la vendange 2024.
  • La finalisation de la Charte d’encadrement des prestataires de services, qui comprendra notamment la liste des prestataires correspondant aux critères définis par la filière. La structuration de la profession des prestataires, que nous allons accompagner, va faciliter le déploiement de la Charte dans notre région.
  • Le renforcement des outils de sensibilisation sur l’hébergement et la sécurité ainsi que la coordination avec les autorités. 
  • La mobilisation des réseaux existants de la filière sur le terrain pour améliorer la remontée d’alerte. Ce dispositif est mis à disposition de l’État, en complément des opérations de contrôle.

Les quatre chantiers identifiés comme prioritaires (l’hébergement, le recrutement, l’encadrement de la prestation de services et les conditions de santé et de sécurité au travail) continuent de faire l’objet d’un travail de fond. D’autres projets sont en cours d’expertise, en lien permanent avec les services de l’Etat, pour faire en sorte que notre appellation, conformément à la feuille de route enrichie que nous nous sommes fixée, soit toujours exemplaire. D’autres informations vous parviendront début 2024.

Nous vous savons tous très affectés et concernés, et tenons à vous remercier pour vos messages et votre implication. Vos retours nous sont précieux.

Bien à vous tous.

David Chatillon & Maxime Toubart
Coprésidents du Comité Champagne

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