Les PDG européens gagnent 100 fois plus que leurs salariés : une injustice économique et sociale à combattre ! © La CGT.fr

✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 28 février 2025

 Temps de lecture 6 mn

L’écart salarial entre les PDG et leurs employés atteint des sommets indécents. Une récente étude de l’Institut Syndical Européen (ETUI) révèle que les PDG des 100 plus grandes entreprises européennes perçoivent en moyenne 110 fois plus que leurs salariés. Cette réalité économique, dénoncée dans l’article de la CGT « Les PDG des plus grandes entreprises européennes payé·es en moyenne cent fois plus que les salarié·es », illustre une inégalité criante qui menace l’économie et la cohésion sociale.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles en sont les conséquences et comment y remédier ? Cet article décrypte la situation et les revendications de la CGT pour une répartition plus juste des richesses.

Un fossé salarial indécent entre PDG et travailleurs

Une analyse récente de l’Institut Syndical Européen (ETUI) met en lumière un écart salarial indécent : les PDG des 100 plus grandes entreprises européennes gagnent en moyenne 110 fois plus que leurs salariés. Tandis que leur rémunération atteint 4 147 440 euros par an, le salaire moyen d’un travailleur à temps plein en Europe plafonne à 37 863 euros.

Cet écart s’explique en grande partie par des bonus exorbitants, des stock-options et des formes de rémunération variables qui ne cessent d’augmenter, tandis que les salaires de base des travailleurs stagnent. Cette situation pose une véritable question sur la répartition des richesses et l’équité dans le monde du travail.

Des conséquences économiques et sociales alarmantes

  1. Impact sur l’emploi et le pouvoir d’achat
  • Les entreprises qui offrent des salaires trop bas sont celles qui connaissent les plus grandes difficultés à recruter. Une étude de l’ETUI montre que les entreprises qui peinent à trouver de la main-d’œuvre paient en moyenne 9 % de moins que celles qui n’ont pas de problèmes de recrutement.
  • L’augmentation des inégalités salariales appauvrit les travailleurs et limite leur capacité à consommer, ce qui freine la croissance économique et nuit à la création d’emplois.
  1. Une menace pour la démocratie
  • Une étude de la Fondation Hans-Böckler montre que les salariés insatisfaits de leur salaire et de leurs conditions de travail ont tendance à perdre confiance dans les institutions démocratiques.
  • Cette frustration grandissante constitue un terreau fertile pour les mouvements populistes et l’extrême droite, qui exploitent le sentiment d’injustice pour détourner l’attention des vrais problèmes économiques et sociaux.

Des records de dividendes en pleine crise

En 2024, les actionnaires du CAC 40 ont perçu près de 100 milliards d’euros de dividendes, un record historique, tandis que le pouvoir d’achat des salariés a reculé.

Cette explosion des dividendes s’explique en partie par des cadeaux fiscaux accordés aux entreprises et par une réduction des cotisations sociales. Pourtant, ces politiques ne profitent qu’à une minorité d’investisseurs, au détriment des travailleurs qui subissent de plein fouet la précarité et la stagnation salariale.

La CGT exige des mesures concrètes

Face à cette situation inacceptable, la CGT réaffirme ses revendications et propose des solutions immédiates :

  • la hausse du Smic à 2 000 euros bruts ;
  • l’indexation des salaires minima de branche sur le Smic et sur les prix ;
  • la relance des déroulements de carrière par une véritable reconnaissance des qualifications ;
  • le respect d’un salaire de base minimum garanti pour chaque niveau de qualification sur la base du Smic revendiqué par la CGT ;
  • la revalorisation du point d’indice pour les agent·es du service public ;
  • l’augmentation des pensions de retraite ;
  • le respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et la revalorisation des métiers à prédominance féminine ;
  • la suppression du Smic spécifique à Mayotte ;
  • la fin de la non-conditionnalité des aides publiques et des exonérations de cotisations, véritables trappes à bas salaires.
  •  

Une directive européenne pour renforcer les droits des travailleurs

L’adoption de la directive européenne sur le salaire minimum est une avancée majeure, mais elle reste insuffisante. La CGT exige une transposition ambitieuse de cette directive en France afin de garantir un salaire décent à l’ensemble des travailleurs et de lutter contre le dumping social.

La CGT milite également pour que seules les entreprises respectant les droits de la négociation collective puissent bénéficier de contrats publics. Une telle mesure permettrait de freiner les abus des grandes multinationales et d’encourager des pratiques économiques plus équitables.

Un combat à mener ensemble pour des salaires justes et une économie au service des travailleurs, et non des actionnaires !

Il est urgent que le gouvernement français prenne ses responsabilités et cesse de céder aux intérêts des grandes entreprises et des actionnaires. La CGT appelle tous les travailleurs à se mobiliser pour exiger une répartition plus juste des richesses et la reconnaissance du travail à sa juste valeur.

📄 Téléchargez l’article complet de la CGT : Les PDG des plus grandes entreprises européennes payé·es en moyenne cent fois plus que les salarié·es

🔍 Pour aller plus loin : 

L’étude de l’ETUI : [Labour shortages-turning away from bad jobs_2023.fra]

L’étude du WSI : [pm_wsi_2024_06_03_fra]