Emmanuel Fuselier et Georges Loiseau, délégués syndicaux chez Canard-Duchêne, entourés de Mickaël Rion et Théo Courleux, délégués suppléants du site de Taissy. © Florentin Grandjean
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 10 avril 2025
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Depuis le 7 avril, les salariés de Canard-Duchêne sont en grève pour défendre leurs salaires face à une direction sourde à leurs revendications. Ce 9 avril, l’intersyndicale Champagne s’est rendue à Ludes pour leur apporter un soutien fort, déterminé, et conforme à la feuille de route de l’intersyndicale CFDT – CGT décidée collectivement. Un exemple de solidarité concrète, dans un contexte de tensions sociales croissantes dans le secteur.
🎥 La vidéo de la mobilisation est disponible en bas de page.
L’intersyndicale CGT-CFDT du Champagne au soutien des grévistes de Canard-Duchêne : la solidarité en action !
Une grève offensive et structurée à Canard-Duchêne
Depuis lundi 7 avril, les salariés de Canard-Duchêne – sur les sites de Ludes et de Taissy – mènent une grève structurée, reposant sur des arrêts de travail de courtes durée, pour un total de 1h par jour, qui désorganisent fortement la production. Sur les 25 salariés en production, 75 % sont mobilisés, représentant 95 % de l’effectif réellement présent en production.
Cette mobilisation, portée localement par Emmanuel Fuselier (élu CSE et délégué syndical CGT) et Georges Loiseau (élu <CGT du CSE), dénonce le refus de la direction de répondre aux revendications légitimes des salariés : 2,4 % d’augmentation générale des salaires, revalorisation des tickets restaurant, meilleure prise en charge de la mutuelle, hausse de la prime d’assiduité, signature de l’accord d’intéressement, présentation de la grille interne des salaires. En face, la direction campe sur une proposition minimale de 1,1 %, strictement alignée sur la recommandation patronale de l’UMC.
Une solidarité intersyndicale à la hauteur
Ce mercredi 9 avril, l’intersyndicale CGT-CFDT du Champagne s’est rendue en nombre à Ludes pour exprimer sa solidarité. À travers cette présence sur le terrain, des représentants de nombreuses maisons de champagne ont répondu à l’appel, confirmant une ligne syndicale claire : ne laisser aucune lutte isolée.
Cette visite a permis un échange direct avec les grévistes, et un soutien logistique concret — jusqu’à l’organisation d’un barbecue solidaire sur place, financé par l’Intersyndicat CGT du champagne. Elle s’inscrit dans la stratégie de terrain portée notamment par José Blanco, secrétaire général de l’Intersyndicat, qui a rappelé que cette action s’intègre dans un mouvement global contre le gel des salaires dans la filière, et la remise en cause progressive de la convention collective.
Un contexte de NAO tendues dans tout le secteur
La grève à Canard-Duchêne n’est pas un cas isolé. Depuis le début de l’année, les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont tourné à la caricature dans de nombreuses maisons. Même les fleurons du secteur, comme Moët & Chandon, Ruinart, Veuve Clicquot et Krug – regroupés au sein de MHCS – ne proposent que des augmentations minimales, bien en deçà de l’inflation. Et ce, malgré des résultats financiers solides.
Les salariés de la filière champagne, dont l’implication et la détermination ne sont plus à démontrer, ne peuvent accepter d’être la variable d’ajustement d’un système qui continue de distribuer généreusement les dividendes tout en refusant d’augmenter les salaires.
Prochain rendez-vous déjà annoncé : le 24 avril, jour de l’Assemblée générale du Syndicat général des vignerons, où l’intersyndicale entend bien se faire entendre.