Durant la crise sanitaire, les restructurations hospitalières se sont poursuivies et amplifiées alors même que la pandémie a révélé la fragilité du système de santé. Ainsi, selon une étude du ministère de la Santé publiée le 29 septembre 2021, 5 758 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français qui ont créé dans le même temps, près de 1 400 places d’hospitalisation partielle.
Signe de ce déclin, la France compte désormais moins de 3 000 hôpitaux et cliniques. « Sous l’effet des réorganisations et des restructurations », 25 établissements publics et privés ont fermé l’an dernier, indique la Drees.
Les 2 983 structures encore ouvertes fin 2020 disposaient très exactement de 386 835 lits d’hospitalisation complète fin 2020, soit 5 758 de moins en un an — comparé au dernier bilan pour l’année 2019, publié en juillet par la même direction statistique des ministères sociaux.
Cette baisse est « un peu plus marquée » que les années précédentes, ce qui « pourrait s’expliquer par le contexte d’épidémie », avec « de nombreuses chambres doubles transformées en chambres simples pour limiter la contagion », ainsi que des déprogrammations massives pour réaffecter les personnels soignants dans les services de soins critiques.
Le nombre de lits de réanimation, qui a fortement varié au gré des vagues de Covid, a d’ailleurs terminé l’année en hausse de 14,5 % (soit environ 6 200).
Cela n’a pas empêché la tendance de fond du « virage ambulatoire » — sur fond de « contraintes de personnel » — de se poursuivre : 1 369 places d’hospitalisation « de jour » ont été ouvertes en 2020, portant leur nombre total à 80 089.
L’hospitalisation à domicile a dans le même temps connu une « croissance particulièrement vive » de 10,8 %, soit 21 276 patients « pouvant être pris en charge simultanément sur le territoire ».
Ce mode de prise en charge représentait ainsi, fin 2020, « 7 % des capacités totales en hospitalisation complète » hors psychiatrie, contre 2,1 % en 2006.
Malgré tout, le combat continue : à l’appel de la CGT Santé-action sociale et de la fédération CGT des Services publics, les professionnels de santé et de l’action sociale se sont mobilisés le 11 janvier dernier, notamment à Paris, afin de réclamer l’embauche massive de personnel, l’ouverture de lits et une hausse des salaires. Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers, précise l’objectif principal de cette nouvelle journée de mobilisation à l’antenne de RT France.