Les conditions de la reprise de l’école le 3 janvier, avec un nouveau protocole complexe annoncé la veille de la rentrée, ont exacerbé la colère des professionnels de l’éducation et des parents d’élèves. La CGT, ainsi que tous les syndicats du secteur, appelaient à une grève ce jeudi 13 janvier.

Un mélange d’ « impréparation et de mépris total des personnels sur le terrain » dénonce Marie Buisson, secrétaire générale de la FERC CGT.

Le dernier soir des vacances scolaires, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer annonçait le nouveau protocole sanitaire par une déclaration publiée dans un article payant du Parisien.

La veille de la rentrée des classes, les personnels d’éducation apprenaient ainsi qu’à chaque cas positif déclaré, tous les enfants de la classe devraient faire un test antigénique ou PCR pour pouvoir revenir à l’école, puis deux autotests à J + 2 et à J + 4.

Les résultats ne se sont pas fait attendre. « Les directeurs passent leur temps à faire des listes, les effectifs bougent tout le temps. » observe Marie Buisson.

La vérification de chaque situation est très longue et empiète sur le temps de classe. Les enseignants déplorent de ne pas pouvoir faire cours correctement. Ils ne peuvent pas à la fois faire classe aux présents et s’occuper du suivi des absents, qui changent chaque demi-journée. Bien souvent, ils n’ont aucun lien avec les enfants confinés.

Ces « changements permanents ingérables » sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Ils viennent s’ajouter aux difficultés structurelles d’un système « organisé d’une manière qui fait qu’il est très facilement en crise » analyse Marie Buisson. « On réclame un plan d’urgence face à ce manque récurrent de moyens. »

Les personnels d’éducation doivent pouvoir travailler en sécurité. Ils ont par exemple besoin de masques. Ils doivent également pouvoir travailler dans des conditions favorables aux apprentissages.

Les effectifs de chaque classe doivent être diminués, des remplaçants supplémentaires recrutés.

L’école est un service public qui manque de moyens. Si l’investissement des personnels pallie cette absence de moyens, il ne constitue pas cependant une ressource inépuisable.

Comme dans le secteur de la santé, mobilisé le 11 janvier pour demander les moyens d’accueillir et soigner correctement, les professionnels de l’éducation exigent des créations massives et immédiates de postes dans toutes les catégories de personnels.

Pour ces mêmes raisons, elle appelle enfin les personnels à se mettre massivement en grève le 27 janvier, journée de grève interprofessionnelle pour les salaires et l’emploi. La CGT revendique une école qui fasse réussir tous les enfants même ceux qui n’ont que l’école pour réussir.