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A quelques jours de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars et quelques semaines avant l’élection présidentielle, Oxfam France et cinq autres associations ont publié un rapport dénonçant le bilan « largement insuffisant » de l’exécutif dans la lutte contre les inégalités femmes-hommes, qui avait été érigée en « grande cause du quinquennat ».
« Grand causeur… petit faiseur » dit un adage populaire qui pourrait s’appliquer à Emmanuel Macron pour notamment qualifier son bilan dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes ou contre les violences sexistes et sexuelles. C’est en effet ce qui ressort du rapport publié par Oxfam France et cinq associations dont la Fondation des Femmes, le Planning familial et ONE France.
Le rapport évalue le mandat d’Emmanuel Macron sur cinq indicateurs: « budget et présence des femmes en politique, lutte contre les violences, lutte contre les inégalités au travail, droits sexuels et reproductifs et diplomatie féministe » . Et si le chef de l’État avait fait de ces enjeux une « grande cause » , son bilan n’est pas à la hauteur comme en attestent quelques chiffres en préambule de ce rapport : « la politique en faveur de l’égalité femmes-hommes représente 0,25% du budget de l’État; en moyenne, 1 femme est tuée par son conjoint ou ex-conjoint tous les 3 jours; (…) il manque 230 000 places de crèches en France, et 40% des parents d’enfants de moins de 3 ans sont sans solution de garde; la France est 26ème sur 30 au classement des pays donateurs de l’aide vers les droits des femmes; près de 2 millions de femmes et de filles font face à des difficultés d’accès aux protections hygiéniques pour des raisons avant tout financières » .
Les associations regrettent aussi les « faux pas » en communication du gouvernement, prenant pour exemple « la société de l’inquisition » pointée du doigt par Emmanuel Macron en réponse aux accusations d’agressions sexuelles concernant son ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. « Ces erreurs nous laissent demander si le gouvernement a réellement pris en compte les aspirations de la société sur les violences faites aux femmes », a regretté Lucie Daniel, l’autrice du rapport pour Oxfam France.
Timides mais encourageantes avancées
Un quinquennat pour rien? Pas tout à fait estime le rapport qui pointe de timides avancées encourageantes comme l’adoption d’une « diplomatie féministe » qui ne bénéficie cependant pas des financements à la hauteur de l’ambition affichée. « La France reste 26ème/30 au classement des pays donateurs intégrant l’égalité dans leur aide », soulignent en effet les associations. Second point encourageant, l’adoption récente à la fin du quinquennat de mesures « très attendues » comme l’allongement des délais pour l’IVG ou l’élargissement de l’accès à la PMA. « Mais ces enjeux ont souffert de lenteurs et de contradictions » , regrettent les autrices du rapport.
Les associations demandent aussi le lancement d’un « Grenelle de l’égalité salariale afin de revaloriser les métiers féminisés et de permettre l’orientation vers les secteurs d’avenir.
10 mesures d’urgence pour l’égalité
Les associations à l’origine du rapport ne se bornent pas à des constats navrés et développent une série de 10 mesures d’un « plan d’urgence pour l’égalité des 100 premiers jours du prochain quinquennat » . Elle demandent, notamment, qu’un budget d’un milliard d’euros soit consacré à la lutte contre les violences conjugales ou encore que le droit à l’IVG soit inscrit dans la Constitution et « rendu effectif pour toutes les femmes » . Elles demandent aussi le lancement d’un « Grenelle de l’égalité salariale afin de revaloriser les métiers féminisés et de permettre l’orientation vers les secteurs d’avenir. Il faut désormais traiter de l’enjeu des inégalités salariales globales au niveau de la société -ce qui implique de nouvelles mesures correctives contre le temps partiel contraint et renforcer les contrôles des discriminations en entreprise » .