Champagne à la bourse… Le CAC 40 a atteint les 6976,75 points ce 4 novembre 2021, soit une nouvelle progression par rapport au record absolu enregistré la veille à Paris, et qui lui faisait déjà atteindre son niveau le plus élevé depuis 21 ans. Notre pays baigne dans la prospérité, le chômage recule, la richesse ruisselle et même l’Insee nous l’affirme : la pauvreté n’a pas augmenté pendant la crise du Covid en 2020.
Bon d’accord, après 15 ans de progression, on atteint presque 10 millions pauvres, mais ce n’est pas grave puisque c’est stabilisé.
Ne regardons pas en bas les derniers de corvée, les précarisés, les ubérisés. Levons les yeux au ciel : salariés d’Amazon, admirez votre patron jouer les touristes de l’espace… et claquer en dix minutes ce que vous ne gagnerez pas en une vie de travail.
On nous le dit : tout va bien et le problème, ce n’est pas la répartition des richesses. Réjouissons-nous de voir les profits battre record sur record. Et mettez-vous bien ça dans le crâne : ce n’est pas le capital mais le travail et le social qui coûtent. Et ils coûtent « un pognon de dingue ». Heureusement, le gouvernement l’a bien compris, c’est pour ça qu’il réduit l’indemnisation des privés d’emploi et va les traquer inlassablement pour radier les fraudeurs. C’est ainsi qu’on fait baisser le chômage, et en faisant confiance aux entreprises généreusement abreuvées en aides publiques sans contreparties.
Vu la situation, on aurait pu s’attendre à un coup de pouce significatif du SMIC. Et puis quoi encore ? On se contentera de l’augmentation automatique liée à l’inflation qu’on fera passer pour une largesse, au même titre que quelques aumônes, chèques inflation ou primes « Macron. » Dans certaines entreprises, les salariés remarquent que le SMIC est désormais bien au-dessus des premiers échelons de leurs grilles salariales. Des grèves éclatent pour exiger des réajustements.
« Est-ce que ça va pouvoir durer ? Est-ce que le peuple va continuer longtemps à regarder docilement les fortunes gonfler chaque année dans le classement Forbes ? » interroge Denis Robert dans son dernier ouvrage. Les riches ne voient pas pourquoi ce ne serait pas le cas. Tout leur appareil médiatique s’emploie à nous aveugler, à nous y résigner, mais à un moment les faits sont têtus, les chiffres sont les chiffres et ceux du CAC 40 commencent à hurler aux oreilles des salariés.