En dépit d’une mobilisation exceptionnelle portée par une intersyndicale soudée et du rejet d’une large majorité des Français, actifs en tête, le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme de la retraite. L’intersyndicale appelle à un raz de marée populaire le 1er mai et refuse de rencontrer le président de la République.
Certes, peu gardaient espoir en une sage décision des Sages. Ce vendredi 14 avril, au lendemain de la douzième journée de mobilisation interprofessionnelle, le Conseil constitutionnel a, sans grande surprise, validé dans sa très large partie la réforme des retraites qui prévoit notamment de fixer l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Une partie des dispositions du texte (6 articles au total) ayant toutefois été rejetées comme l’index senior.
Par ailleurs, la demande de référendum d’initiative partagée a également été rejetée mais un second avis sera rendu le 3 mai. Dans un communiqué, l’intersyndicale « prend acte » de la décision des Sages mais « demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays ». Elle demande au Parlement « une nouvelle délibération comme prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail. »
L’ensemble des organisations syndicales donne rendez-vous à l’ensemble des Françaises et des Français le 1 er mai pour une mobilisation exceptionnelle inédite. Sophie Binet
« Nous appelons le président de la République à retrouver la sagesse, il doit tirer les leçons de la censure du conseil et renvoyer la loi devant l’Assemblée nationale afin que les députés puissent délibérer sur ce projet de loi et entendre la volonté populaire », a déclaré Sophie Binet, au cours d’un point presse organisé sur le parvis de l’hôtel de ville à Paris en fin de journée.
« L’ensemble des organisations syndicales donne rendez-vous à l’ensemble des Françaises et des Français le 1 er mai pour une mobilisation exceptionnelle inédite, pour un raz de marée populaire pour gagner le retrait de cette réforme et la mise à l’ordre du jour de perspectives de progrès social. Elle appelle également tous salariés à continuer à faire grève et à agir en multipliant les initiatives et les actions », a poursuivi la secrétaire générale de la CGT.
L’intersyndicale a également affirmé que si le président de la République promulgue cette loi, aucune organisation syndicale n’ira rencontrer ni le président de la République, ni aucun membre du gouvernement « pour parler d’autre chose que du retrait de cette loi ».