Défense de l'AOC Champagne

L’UNION DU 9/07/2021

Les ministres Denormandie et Riester ont annoncé que la France allait demander un moratoire de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi russe. Une solution qui permettrait la reprise des exportations et le retour des négociations pour la reconnaissance de l’appellation « Champagne ».

La position du gouvernement est claire : « le champagne, c’est Français, et il vient de Champagne.» Julien Denormandie et Franck Riester, ministre de l’Agriculture et ministre délégué au Commerce extérieur, étaient présents ce vendredi à Épernay, au siège du Comité Champagne.

Toutes les expéditions de Champagne à l’arrêt, dont Moët Hennessy

L’occasion pour les membres du gouvernement de s’entretenir avec l’interprofession champenoise et les acteurs de la filière, au cours d’une réunion de travail.
« Il est nécessaire que la diplomatie française et européenne aille vite, pour trouver une solution rapide, a appelé Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne. Les exportations de champagne sont toujours bloquées, car nous ne sommes pas en mesure de répondre à la nouvelle réglementation sur l’étiquetage des bouteilles. »


« Quand bien même nous souhaiterions nous plier à la loi russe – ce qui n’est pas le cas – un changement de catégorie réglementaire nous obligerait à faire certifier de nouveaux nos vins, ce qui prendrait entre quatre et six mois, complète David Chatillon, directeur de l’Union des maisons de Champagne (UMC). Ce n’est pas envisageable. »


Ainsi, contrairement à ce qui a pu être évoqué en début de semaine, toutes les maisons, dont Moët Hennessy, ont cessé d’envoyer du champagne vers la Russie.

Pour répondre à cette crise, la piste d’un moratoire a été annoncée par Julien Denormandie et Franck Riester. Celui-ci permettrait la suspension temporaire de la loi russe, pour reprendre les négociations autour de la reconnaissance de l’appellation protégée et expédier à nouveau les bouteilles champenoises en Russie.

« L’indication géographique n’est pas respectée en Russie depuis de nombreuses années, et avec cette loi, une nouvelle étape a été franchie, regrette Franck Riester. Il s’agit d’une menace pour l’ensemble de nos appellations protégées. Aussi nous nous mobilisons au niveau national et européen, car la politique commerciale relève de la compétence européenne. Le gouvernement a échangé avec les États membres et la Commission européenne pour définir la meilleure stratégie de négociations possible. »


Aucune date ni délais n’ont été évoqués par le gouvernement français quant à une possible rencontre avec le gouvernement russe, indiquant seulement « que les négociations allaient commencer, après une longue phase d’étude de cette loi de 76 pages, rédigée en cyrillique » précise Franck Riester.
De cette rencontre, l’interprofession champenoise ressort « confiante », à l’image de David Chatillon qui a déclaré « que la main restait tendue vers la Russie pour qu’une solution soit trouvée au plus vite ».

Les yeux tournés vers le G20, ce samedi à Venise

« Il en va de l’intérêt des deux parties : les producteurs champenois et les consommateurs russes », conclut-il.


Les yeux des Champenois sont désormais tournés vers le G20 de Venise, qui a débuté ce vendredi 9 juillet et se termine ce samedi 10 juillet, auquel participe la Russie, la France, et les pays membres de l’Union européenne. Un coup de pouce des agendas qui pourrait permettre l’accélération des négociations, en marge de l’événement.

L’UNION – L’actualité Champagne en vidéo – juillet 2021