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Suspension du projet de délocalisation d’Hennessy en Chine : la vigilance reste de mise
La CGT Champagne informe que, selon les articles parus dans La Tribune le 25 novembre 2024 Hennessy met en pause son projet d’embouteillage de cognac en Chine et dans L’Humanité le 27 novembre 2024 Cognac : comment les salariés d’Hennessy ont repoussé la menace de délocalisation en Chine… pour l’instant, la maison Hennessy a suspendu son projet controversé de délocalisation de l’embouteillage de cognac en Chine.
Une suspension obtenue grâce à une forte mobilisation
Ce projet, qui visait à contourner les surtaxes douanières imposées par la Chine en réponse à des mesures prises par l’Union européenne, prévoyait l’exportation de cognac en vrac pour embouteillage sur place. Cette initiative avait suscité une vive opposition de la part des salariés d’Hennessy et de la filière viticole locale, rassemblant plus de 500 grévistes, comme l’a rapporté La Tribune.
Sous la pression, la direction d’Hennessy a annoncé dans un communiqué qu’elle suspendait temporairement cette expérimentation. Elle explique que cette décision est motivée par une évolution favorable du contexte diplomatique, notamment en prévision de la visite du Premier ministre français en Chine.
Des inquiétudes toujours présentes
Cependant, comme l’a souligné L’Humanité, cette suspension ne signifie pas un abandon définitif. Les syndicats craignent que la direction puisse reprendre ce projet à l’avenir. Matthieu Devers, secrétaire CGT du CSE d’Hennessy, insiste sur le fait que « la défiance envers la gouvernance de l’entreprise demeure totale ».
De plus, l’enjeu dépasse largement la maison Hennessy. Selon L’Humanité, cette délocalisation aurait pu menacer les nombreux emplois liés à la filière locale, notamment dans les verreries, tonnelleries, imprimeries, et fabricants de bouchons et cartons, représentant au total près de 80 000 emplois directs et indirects.
Une bataille pour l’AOC
Les syndicats, soutenus par d’autres représentants de la filière, ont également demandé une extension de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) à l’embouteillage. Comme l’a précisé La Tribune, cette mesure garantirait que toutes les étapes de production, y compris la mise en bouteille, soient réalisées dans la région de Cognac, à l’instar des exigences en Champagne.
Contexte de guerre commerciale
Cette crise s’inscrit dans un contexte de guerre commerciale entre la Chine et l’Union européenne. Selon L’Humanité, les taxes douanières sur les bouteilles de cognac expédiées en Chine atteignent 35 %, contre moins de 10 % pour les volumes en vrac supérieurs à 100 litres. Pour contourner ces barrières, Hennessy avait proposé un projet limité à 600 000 bouteilles pour commencer, mais les salariés y ont vu une « boîte de Pandore » menaçant le modèle économique et écologique de la région.
Conclusion
La mobilisation a permis un premier recul de la direction, mais la vigilance reste de mise pour protéger l’avenir économique, social et environnemental de la filière cognac. La CGT continue de suivre de près cette situation, car cette suspension ne signifie pas un abandon définitif et les syndicats craignent avant tout une reprise du projet.