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Après plus d’un mois d’échange, la négociation sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco s’est terminée dans la nuit du 4 octobre : pensions revalorisées le 1er novembre et suppression du malus.

Quel impact du recul de l’âge de départ sur les retraites complémentaires pour les bénéficiaires ?

La question était au cœur des négociations AGIRC ARRCO alors que les pensions ont été sous-indexées ses dernières années. En effet, les caisses de l’Agirc-Arrco ont dégagé 2,6 milliards en 2021 et plus de 5 milliards en 2022. Ces réserves cumulées aux conséquences du report de l’âge légal de départ confortent les finances du régime des retraites complémentaires du privé.

Une conjoncture favorable à la revalorisation des pensions.

Dans ce contexte, la CGT a porté, lors des négociations, plusieurs propositions pour « que le pouvoir d’achat des pensions évolue au même rythme que celui des salaires afin que les retraité∙es bénéficient des gains de productivité et donc des hausses de pouvoir d’achat dont bénéficient les actif∙ves. » (Agirc-ARRCO – les enjeux de la négociation pour la CGT : écouter le webinaire en bas de l’article ).

Les pensions complémentaires des ex-salariés du privé seront revalorisées de 4,9%

Finalement le patronat a accepté une revalorisation de 4,9% à compter du 1er novembre. Une provocation alors que les syndicats exigeaient 5%, un minimum pour faire face à l’inflation et dans la lignée de l’annonce récente d’une augmentation des pensions du régime général de 5,2%.

Au delà de la pression du Gouvernement pour faire supporter au régime complémentaire les promesses de revalorisation des petites pensions de sa réforme, le patronat a multiplié les attaques en évoquant une baisse des cotisations, ou en proposant d’introduire de la capitalisation dans le régime.

Le malus est supprimé

Malgré les réticences du patronat, le malus sur le montant de la pension Agirc-Arrco va prendre fin pour les nouveaux retraités à compter du 1er décembre. Pour ceux qui le subissent déjà, il sera supprimé au 1er avril. L’ensemble des syndicats de salariés exigeait la suppression de la décote

Cette décote de 10% sur 3 ans avait été mise en place en 2019. L’objectif de ce dispositif visait à inciter les salariés à travailler un an de plus même en ayant atteint l’âge légal de départ et la durée de cotisation requise. .

La contribution de l’Agirc-Arrco au régime général toujours en débat

Avant même l’ouverture des négociations, le gouvernement a mis sous pression les syndicats de salariés et patronaux. Il réclame un à trois milliards d’euros par an aux caisses de retraites du privé d’ici 2030 pour financer le relèvement des «petites pensions», promesse de la réforme des retraites de 2023. Sans accord, le gouvernement avait prévenu : il passera en force dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Quelques heures avant l’ouverture de la dernière séance de négociation, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT a dénoncé sur France info :

« Le gouvernent nous impose une réforme violente avec la retraite à 64 ans, et là maintenant il veut nous empêcher d’améliorer la pension des salariés du privé. Il ne faut pas se moquer du monde »

Face aux velléités du gouvernement de ponctionner dans les réserves de l’Agirc-Arrco, syndicats et patronat ont fait front commun pour dénoncer cette attaque. En effet, 1 milliard par an cela représente 1,1% de revalorisation. L’accord conclu le 4 octobre prévoit la constitution d’un groupe de travail paritaire au premier semestre 2024 pour étudier un mécanisme de solidarité en direction des petites pensions.

En attendant, la CGT consultera ses organisations pour décider d’apposer sa signature à cet accord.