La mobilisation en faveur de la défense de l’audiovisuel public a été très largement suivie le 28 juin 2022
Déterminée à préserver l’indépendance et la pérennité du financement de l’audiovisuel public – après l’annonce par Emmanuel Macron de vouloir, dès cet été, supprimer la contribution à l’audiovisuel public (CAP), anciennement appelée « redevance » – l’intersyndicale CGT-CFDT-FO-SNJ-Sud-Unsa-CGC-CFTC prépare les prochaines étapes de sa bataille pour sauver le service public de l’information et de la culture
Le candidat à sa réélection avait promis aux Français en mal de pouvoir d’achat la suppression de l’impôt sur l’audiovisuel public. Le président réélu a tenu sa promesse. Et sans tarder. La suppression de la CAP est en effet intégré au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui sera présenté au Conseil des ministres le 6 juillet prochain et examiné au Parlement dans la foulée. Avec à la clé une épineuse question : comment financer le service public audiovisuel après la suppression de la CAP qui constituait jusqu’ici 3,8 milliards d’euros de recettes annuelles et entre 80 % à 90 % du financement des médias publics tels que France TV, Radio France, Medias Monde, l’INA, Arte… ?
« Nous sommes très inquiets pour l’avenir et l’indépendance de l’audiovisuel public mais aussi pour tout l’écosystème d’entreprises para-publiques et de salariés qui y gravitent, y travaillent et alimentent nos médias en contenus d’information, culturelles et de divertissement », confie Denis Gravouil, membre de la direction confédérale CGT.
Exiger un budget affecté
Avec l’intersyndicale de l’audiovisuel public mobilisée le 28 juin, il porte l’exigence d’un budget affecté, calculé sur une autre assiette de financement que celle de l’ex -redevance télé qui, elle, était couplée à la taxe d’habitation, également supprimée en 2021. Plusieurs idées portées par les syndicats et les entreprises de production sont à l’étude. Elles seront présentées aux députés afin qu’ils les défendent lors des débats parlementaires du mois de juillet, qui s’annoncent tendus.
« Dans le contexte d’une Assemblée nationale sans majorité absolue avec des groupes de droite traditionnellement hostiles au service public de l’information qui tendent à soutenir cette idée portée par le président Macron que l’Etat doit se concentrer sur ses missions régaliennes et abandonner l’audiovisuel public au secteur privé, on risque d’aboutir à un financement qui passe par l’impôt et qui, dans ce cas, ne sera plus indépendant du politique », analyse Denis Gravouil.
Seul moyen d’immuniser le service public contre l’arbitraire politique ou encore, les arbitrages annuels qui ne manqueraient pas de se traduire par des pressions sur les médias publics : sacraliser leur indépendance par un financement pérenne dédié et mener cette bataille jusqu’à la victoire. Sur proposition de la CGT, une pétition permet à toutes les citoyennes et tous les citoyens d’exprimer leur soutien.