L’annonce d’une augmentation du smic de 35 euros au 1er octobre ne solde pas le débat sur les bas salaires. Rendue obligatoire en raison d’une inflation supérieure à 2%, cette augmentation n’est pas le coup de pouce revendiqué par les syndicats et sera sans doute très insuffisante pour résoudre les questions d’attractivité de nombre de métiers et les difficultés de recrutement avancées par le patronat
Les salariés rémunérés au Smic toucheront près de 35 euros brut de plus au 1er octobre, grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum due à l’inflation, une telle hausse en cours d’année liée à l’évolution des prix étant inédite depuis dix ans. La dernière hausse automatique du Smic due à l’inflation, hors 1er janvier, était de 2,1% le 1er décembre 2011.
Les chiffres publiés mercredi 15 septembre par l’Insee montrent que l’indice des prix à la consommation a progressé de 2,2% par rapport à novembre 2020, mois de référence pour la dernière revalorisation.
- A savoir
Le code du Travail (article L3231- 5) prévoit que « lorsque l’indice national des prix à la consommation atteint un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2% par rapport à l’indice constaté » lors de l’établissement du Smic « immédiatement antérieur », le salaire minimum est relevé « dans la même proportion » le mois suivant.
Pour les syndicats, le compte n’y est pas !
Pour les syndicats, qui mettent en avant les travailleurs de la « deuxième ligne », particulièrement exposés pendant la crise sanitaire, cette hausse automatique du Smic est insuffisante.
« Cette décision est complètement insuffisante. Elle n’est, en aucun cas, liée à une volonté de revaloriser substantiellement le Smic, comme l’exige la CGT, chaque année, auprès du gouvernement ». « Le compte n’y est toujours pas », déplore la confédération dans un communiqué où elle rappelle l’augmentation « indécente » du Smic en janvier. Le syndicat souligne que la proportion des « deuxième ligne » au Smic est « très importante », sa revalorisation étant
« donc fondamentale » .
» Les faux débats du gouvernement et du patronat sur les pénuries de main-d’œuvre resteront stériles, tant que la décision d’une revalorisation générale des salaires ne sera pas posée », assure la CGT. Celle-ci commence par une hausse du Smic : la CGT le revendique à 2000 euros bruts. L’enquête de 2019 de la Drees (qui dépend du gouvernement) montrait ainsi que les Français estiment que l’on vit décemment avec 1760 euros nets. Ceux qui s’y opposent sont hors sol et ne comprennent pas les difficultés du salariat à vivre de son travail. »
La CFDT estime que les « deuxième ligne » méritent ainsi « mieux qu’une hausse de 2,2% du Smic » . Les employeurs « à travers les négociations de branche, ont les cartes en main », affirme le syndicat, notant que « certains ne jouent pas le jeu ». Et le gouvernement « peut intervenir pour éviter les propositions indécentes (…) en conditionnant le versement des aides publiques à un dialogue social de qualité ».
Yves Veyrier (Force ouvrière) a souligné de son côté sur Twitter que l’augmentation automatique
« n’était que le rattrapage de l’inflation » , revendiquant « un plan immédiat de revalorisation d’ensemble des emplois confinés aux bas salaires » , dont les « deuxième ligne » .
Tout en saluant une « bonne nouvelle pour les travailleurs », la CFTC a assuré qu’elle continuerait de
« militer » pour un coup de pouce, tandis que François Hommeril (CFE-CGC) a estimé sur BFM business que si la hausse du Smic « a un impact positif sur les rémunérations dans leur ensemble, c’est une très bonne chose » .
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