L’UNION DU 19/07/2021
Le lundi 19 juillet 2021, des représentants de la CGT Champagne ont été reçus par le cabinet de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, à Paris pour faire part de leurs doléances qu’ils n’ont pu évoquer après la visite du ministre à Épernay le 9 juillet, suite aux attaques russes sur l’appellation champagne. Parmi les thèmes évoqués, celui des vignes semi-larges a occupé une place importante.
« C’est le 29 juillet que doit avoir lieu les résultats du vote du Syndicat général des vignerons (SGV) sur ces vignes [qui sont plus hautes et plus espacées que la taille champenoise habituelle, NDLR], explique Philippe Cothenet, secrétaire CGT du syndicat des vignerons. Nous, on veut un report car on n’a pas été dans la boucle pour les tests qui sont menés depuis 2006, on voudrait avoir le temps d’identifier ce que ça apporterait avec des études indépendantes. » L’argument avancé pour la défense des vignes semi-larges, c’est la facilité d’entretien qui induisent une réduction des gaz à effet de serre. Ils craignent un changement du paysage : « On va “proseccoiser” la Champagne, là où le vignoble du prosecco se champanise. » Il craint une perte d’identité du terroir « alors que les clients veulent de plus en plus savoir comment on fait. Et, c‘est bien parce qu’on a une procédure particulière, unique au monde, qu’ils acceptent de payer cher une bouteille. »
Crainte pour l’emploi
Son autre crainte, c’est la casse sociale. « Depuis les années 90, on a réduit les coûts avec des salariés qui s’occupent de plus grandes surfaces. » Les vignes semi-larges, plus simples à entretenir, c’est l’intérêt, requiert moins de personnel, donc moins d’emplois. « Et puis les fabricants de matériel viticole qui sont ici vont en prendre un coup » puisqu’il n’y aura plus besoin de tracteurs spécifiques. Il espère que cette entrevue avec le ministère portera ses fruits.