Philippe Cothenet et José Blanco de l’Intersyndicat CGT Champagne, les salaires doivent suivre l’inflation.
Article paru, le 23 septembre 2022
Épernay : réclamant, en vain, des hausses de salaire pour faire face à l’inflation, le syndicat demande aux salariés d’arrêter le travail le 28 septembre.
Avec une inflation de 5,9 % en France fin août, le débat sur les hausses de salaire s’ouvre un peu partout dans les entreprises du pays. La Champagne n’y échappe évidemment pas, d’autant moins qu’entre une récolte 2022 exceptionnelle avec un rendement fixé à 12 000 kilos, et des ventes effrénées qui devraient battre un nouveau record cette année, les vignerons et maisons de champagne sont loin d’être en crise. Toutefois, les négociations ne semblent pas se dérouler comme prévu. La CGT Champagne vient de lancer un appel à la grève le mercredi 28 septembre, à 14 heures.
« L’année est très bonne mais on n’en voit pas les fruits », peste Thierry Aubertin, de l’Intersyndicat CGT Champagne. Une réunion a eu lieu le 20 septembre avec l’Union des maisons de champagne où la CGT espérait obtenir une hausse généralisée de 3,3 % des grilles salariales et une revalorisation de la prime transport. Il n’en fut rien, l’UMC proposant des primes Macron en attendant les négociations salariales qui ont lieu chaque année en janvier. Trop tard pour la CGT qui réclame une revalorisation immédiate, avec effet rétro-actif dès le 1 er septembre.
La CGT espère aussi des négociations pour rehausser les salaires de base. Le SMIC a augmenté mécaniquement en raison de l’inflation de 5,9 % en un an, passant au 1 er août de 10,85 euros de l’heure à 11,07 euros.
Problème : ces hausses sont si rapides que le salaire le plus bas de la grille de l’UMC est toujours à 10,65 euros « même s’ils sont dans l’obligation de payer à 11,07 euros », souligne José Blanco, le secrétaire général de l’Intersyndicat.
Avec l’inflation en toile de fond, c’est un nouveau bras de fer qui va opposer les syndicats aux représentants de l’UMC mercredi prochain.