L’intersyndicat CGT du champagne souhaite se faire entendre et attend un geste des directions.

Date de parution : 14 octobre 2022

Épernay Ce jeudi, l’intersyndicat CGT du champagne a manifesté pour réclamer une revalorisation des salaires. L’organisation promet un mouvement plus dur si besoin.

LES FAITS

CE JEUDI 13 OCTOBRE, l’intersyndicat CGT du champagne a appelé ses militants à cesser le travail. Une centaine d’entre eux (250 selon la police, 300 selon l’Intersyndicat) était réunie avenue de Champagne à Épernay.

L’ORGANISATION SYNDICALE réclame un relèvement des salaires, +3,3 % dans les maisons de champagne.

UN MOUVEMENT SIMILAIRE était organisé à Reims en début d’après-midi pour les salariés du bassin rémois.

La fine pluie qui tombe ne douche pas l’enthousiasme des manifestants. Ce jeudi matin, à l’entrée de la prestigieuse avenue de Champagne, un cortège a pris ses quartiers. C’est celui de l’intersyndicat CGT du champagne.

Ce que l’on veut, ce sont des salaires, pas être mis sous perfusion avec des primes

José Blanco,

secrétaire général de l’intersyndicat CGT champagne

L’organisation salariale a appelé à ce rassemblement pour réclamer une revalorisation des salaires. Elle réclame 3,3 % pour l’ensemble des salariés dans les maisons de champagne. Pour l’heure, les directions de ces maisons ne donnent pas suite. « La satisfaction, c’est de voir la mobilisation. Il y a une prise de conscience des salariés. On se bat pour la continuité de la convention collective » , développe José Blanco.

Le secrétaire général de l’intersyndicat CGT du champagne se veut optimiste. « Ce que l’on veut, ce sont des salaires, pas être mis sous perfusion avec des primes. Les employeurs sont responsables. Ça va aboutir. » Mais, il garde à l’esprit qu’il faudra un peu plus montrer les muscles. Des débrayages généralisés sont d’ailleurs prévus.

« L’augmentation de 2,6 %, depuis mars, il y a longtemps qu’elle est mangée. On perd chaque mois, poursuit José Blanco. On ne peut plus se contenter de petites augmentations surtout que les maisons du champagne font des résultats colossaux avec des augmentations à deux chiffres. »

NOUS SOMMES SUR UNE ANNÉE HISTORIQUE
 
Ces chiffres, ce sont au moins 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 320 millions de bouteilles vendues rappellent Philippe Cothenet, secrétaire général adjoint de l’intersyndicat CGT du champagne. « Autrefois, quand l’inflation était galopante comme elle l’est aujourd’hui, on se réunissait deux fois par an pour remettre à niveau les salaires » , se souvient celui qui est aussi secrétaire-général des vignerons CGT du champagne. « Là, en commission sociale, on nous dit qu’il est impossible d’accorder 3,3 % avec effet rétroactif au 1 er septembre. Ce n’est pas impossible à donner alors que nous sommes sur une année historique de ventes, que la sphère champagne est florissante. On n’est pas dans le monde de la PME. »
 
L’organisation ouvrière maintient donc la pression et demande une ouverture des discussions. « Surtout, qu’on ne nous dise plus que les matières premières ont augmenté. Tout le monde du champagne a augmenté ses prix pour absorber ces hausses. Les marges restent importantes » , conclut Philippe Cothenet.

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