✍️l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 20 Janvier 2025

Temps de lecture 6 mn

Retraites : une FAQ pour comprendre ce qui se passe

Dans un contexte social tendu et face à une réforme des retraites controversée, la CGT met à disposition une FAQ exhaustive pour éclairer les salariés et le grand public.

Cette initiative vise à répondre aux questions essentielles, à décoder les enjeux de cette réforme et à mobiliser les travailleurs pour défendre leurs droits.

Une mobilisation sans précédent

Depuis janvier 2023, les rues de France ont vu des millions de personnes manifester contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cette mesure, imposée sans vote parlementaire grâce au recours au 49.3, incarne un profond déni de démocratie. L’allongement de l’âge minimum à 64 ans s’accompagne d’une augmentation de la durée de cotisation à 43 ans dès 2027, amplifiant les difficultés pour de nombreux travailleurs.

Ces changements, couplés à une dégradation des conditions d’emploi pour les seniors, suscitent une forte opposition. En effet, l’évolution du système de retraite pèse lourdement sur les salariés les plus vulnérables, notamment ceux exerçant des métiers pénibles.

Une déclaration de politique générale très loin des attentes

La CGT a vivement critiqué la récente déclaration de politique générale du gouvernement, jugée déconnectée des réalités sociales. Alors que des milliers de licenciements menacent et que les services publics, notamment l’hôpital et l’éducation, souffrent de sous-financement chronique, aucune réponse concrète n’a été apportée aux attentes des travailleurs.

La CGT déplore également l’absence de mesures pour l’amélioration des salaires et la protection des emplois. Dans un tel contexte, la priorité gouvernementale accordée aux politiques d’offre et aux cadeaux fiscaux aux grandes entreprises est perçue comme un choix clivant et injuste. La CGT appelle à replacer la justice sociale au cœur des décisions politiques.

Une conférence de financement pour des choix alternatifs

En octobre 2024, une conférence de financement des retraites a été organisée à l’initiative de la CGT et d’autres partenaires sociaux. Cet événement a permis de mettre en avant des solutions concrètes et équitables pour garantir la pérennité du système par répartition. Parmi les propositions, figurent :

  • L’affectation d’une part accrue des richesses nationales au financement des retraites, en reconnaissant que le vieillissement de la population exige un tel ajustement.
  • La suppression des exonérations de cotisations sociales qui pénalisent les finances publiques.
  • Une taxation équitable des revenus financiers et la mise en contribution des grandes entreprises qui, malgré des profits records, bénéficient d’importants avantages fiscaux.

Ces mesures permettraient de générer près de 40 milliards d’euros annuels, suffisants non seulement pour abroger la réforme mais aussi pour renforcer les droits des salariés.

Sophie Binet appelle à une responsabilité collective

Lors de la concertation sur la réforme des retraites tenue le 17 janvier 2025, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a pris la parole devant le Premier ministre et les ministres présents. Elle était accompagnée de Denis Gravouil, membre de la direction confédérale de la CGT. Sophie Binet a tout d’abord critiqué le choix de François Bayrou de qualifier ces discussions de « conclave », déclarant : « Nous connaissons votre attachement à la laïcité, aussi nous vous suggérons qu’en lieu et place d’un conclave vous organisiez une conférence sociale sur les retraites. » Elle a souligné l’importance de conduire ces échanges sous le regard des travailleuses et travailleurs et non dans le secret.

Sophie Binet a également rappelé que la réforme, imposée malgré une mobilisation massive, incarne un profond vice démocratique et continue de provoquer des ravages sociaux. 

Au cours de son intervention, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a fait une déclaration. Elle a notamment insisté sur plusieurs points clés :

  • Urgence d’abroger la réforme : La CGT demande la suppression de l’âge légal à 64 ans et prône un retour à la retraite à 60 ans. Pour elle, il s’agit d’une urgence sociale, particulièrement pour les femmes et les travailleurs exerçant des métiers pénibles.
  • Solutions techniques et financières : Elle a évoqué des moyens concrets pour financer l’abrogation, notamment en soumettant l’intéressement et la participation à cotisation, ou en mobilisant le fonds de réserve des retraites.
  • Périmètre des discussions : Elle a demandé une meilleure représentativité des syndicats autour de la table, incluant les 8 organisations, avec un traitement spécifique pour le public et le privé.
  • Responsabilité collective : Elle a souligné que le système de retraite par répartition, conçu dans un pays ruiné après la guerre, reste un modèle visionnaire qu’il faut protéger contre les fonds prédateurs.

Pour conclure, elle a appelé le gouvernement à inscrire l’abrogation dans le PLFSS 2025, tout en affirmant la responsabilité historique de la CGT pour défendre les travailleurs.

Une réforme marquée par des choix idéologiques néolibéraux

La CGT dénonce une réforme motivée par une logique néolibérale purement budgétaire et idéologique, visant à affaiblir le système par répartition au profit de la capitalisation. Elle appelle à une démocratie sociale renforcée où les discussions se font à ciel ouvert et non dans des conclaves fermés.

Une mobilisation à poursuivre

Malgré l’entrée en vigueur de la réforme en septembre 2023, la CGT reste déterminée à exiger son abrogation. Elle plaide pour un retour à la retraite à 60 ans, un choix de société inscrit dans une vision solidaire et équitable. La mobilisation des salariés reste cruciale pour maintenir la pression et obtenir des avancées significatives.

Conclusion

Plusieurs articles de la CGT offre une analyse approfondie des conséquences de la réforme des retraites et des solutions envisageables. Pour en savoir plus et découvrir les propositions concrètes de la CGT, consultez les liens ci-dessous.

Informez-vous pour défendre vos droits et ceux des générations futures.

Sources :