La CGT a manifesté en soutien à un collègue sous le coup d’une plainte pour dégradation de bien public. © Photo l’Union

Épernay : une petite centaine de manifestants de la CGT est venue manifester  devant l’hôtel de ville en soutien à un de leur collègue visé par une plainte de la mairie. 

Ce lundi soir, juste avant le conseil municipal, la CGT est venue faire du bruit sous les portes de l’hôtel de ville d’Épernay, sur l’avenue de Champagne. La raison de cette manifestation : la plainte contre X de la municipalité après un feu de palette le 23 mars, lors des manifestations contre la réforme des retraites. Un feu qui avait légèrement dégradé la chaussée. L’enquête de police suspecte un syndicaliste de la CGT, qui pourrait donc passer devant le tribunal.

“On est pas violant. On a rien cassé et on se fait harceler pour ça ?”

Un manifestant

Une plainte qui agace les syndicalistes. « On colle un procès pour une palette et des agriculteurs qui repeignent une façade avec du lisier [le 7 décembre à Châteauroux, du lisier a été déversé dans la cour de la préfecture], on ne leur dit rien », s’énerve un délégué syndical. « On veut bien payer les dégâts [estimés à 4 300 euros selon la mairie pour 2m² de bitume] dit un autre. Mais on n’est pas violent. On n’a jamais rien cassé et on se fait harceler pour ça ? » « Peut-être que la ville d’Épernay veut refaire la route sur le dos de la CGT », rit jaune l’un des élus en essayant de se réchauffer.
 
Pour David Chenal, le secrétaire de l’union locale CGT, c’est « une lutte contre la répression syndicale et une manifestation de soutien au collègue. On pense que la maire outrepasse ses droits. » Il la suspecte de « les mépriser. Au 1er mai, on n’a pas pu déposer notre gerbe au monument aux morts, on a voulu organiser un événement sur la place Hugues-Plomb, on n’a pas pu… et là on risque de foutre la vie en l’air d’un collègue pour une palette ! »
 
Christine Mazy s’en défend. « On porte plainte systématiquement en cas de dégradations. La palette a été allumée en dehors de la manifestation », ce que ne conteste pas la CGT. « On a porté plainte contre X et l’enquête s’est poursuivie. On ne savait pas qui était l’auteur. » Manière de dire que la CGT n’était pas particulièrement visée par la plainte de la mairie. La maire tacle le syndicat. « On me dit que c’est une attaque contre la liberté syndicale mais je ne vois pas le rapport avec le fait de brûler un bien public », ajoute la maire qui l’assure : « Je ne retirerai pas la plainte. »