La Russie est, avec les États-Unis ou Haïti, un des États à ne pas reconnaître l’AOC « champagne ».

Le ministre français délégué au Commerce extérieur Franck Riester s’est dit « plutôt optimiste » hier sur la possibilité que la France et la Russie trouvent une issue favorable sur le différend les opposant sur l’étiquetage des bouteilles de champagne.

« Nous continuons à discuter avec les autorités russes au niveau européen et au niveau français car nous pensons pouvoir les convaincre qu’elles ont intérêt à faire partie de la lutte pour la protection de l’appellation d’origine » , a déclaré M. Riester à des journalistes à Washington.

Paris avait obtenu fin octobre de la Russie un moratoire de deux mois, jusqu’au 31 décembre, sur la mise en œuvre de la récente loi russe empêchant le champagne d’utiliser son propre nom en alphabet cyrillique.

Cette loi obligerait les distributeurs à troquer le titre prestigieux de « champagne » contre celui de « vin pétillant » sur la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination « Champanskoïe » aux producteurs russes de vins pétillants.

Le ministre français a relevé que certains investisseurs russes portaient également de l’intérêt au champagne. « Je pense qu’ils pourraient être de bons messagers avec l’administration russe » , a-t-il observé. « Globalement, je pense que la Russie pourrait partager avec nous l’importance des appellations d’origine. Et donc je suis assez optimiste pour l’avenir » , a-t-il conclu.

Cette disposition de loi russe avait suscité cet été une forte indignation des producteurs et distributeurs de champagne, soucieux de protéger leur appellation d’origine protégée, ainsi que les vives protestations de plusieurs ministres français.

Note de l’intersyndicat CGT du champagne :

La défense mondiale de l’appellation Champagne est l’une des missions du CIVC consistant à signaler les utilisations abusives du mot “Champagne” afin d’y mettre un terme à l’amiable ou d’engager des actions judiciaires. Cependant, force est de constater que ses démarches en matière de défense de l’appellation « Champagne » face à certains grands états de nos marchés à l’exportation – Etats-Unis, Russie, … – mais aussi face à certains plus petits que l’on serait tenté d’appeler « république bananière » (Haïti), pointent les limites décevantes de son pouvoir et nous posent questions…