Alors que l’inflation s’installe en France (+4, 8 % en un an selon l’Insee), les profits n’ont jamais été aussi importants pour les entreprises du CAC 40, preuve que l’inflation est un puissant révélateur du conflit entre le capital et le travail.
Les prix augmentent, les marges de entreprises explosent mais les salaires et les investissements ne suivent pas, et la perte du pouvoir d’achat s’accentue.
En l’absence de redistribution, c’est le travail qui paie le prix de l’inflation.
L’inflation – une hausse générale et durable du niveau des prix – est manifeste sur bon nombre de produits au cours des 12 derniers mois :
- combustibles liquides + 84 % ;
- gaz naturel + 41,3 %,
- services d’aides à domicile + 16 %,
- poissons frais +15,6 %,
- transports des passagers en train + 13,8 %,
- pâtes + 10,8 %.
Mesurée grâce à l’Indice des prix à la consommation (IPC) établi sur un panier de plusieurs centaines de produits, elle sert de référence à l’indexation du SMIC, du point d’indice, des pensions de retraite.
Mais l’IPC n’est pas un indice du coût de la vie : l’inflation n’a pas le même impact en fonction des revenus, et ses conséquences sont plus dramatiques pour les petits budgets que pour les hauts salaires. Lorsque l’inflation augmente, la perte du pouvoir d’achat est plus importante en bas de l’échelle des salaires.
« Aujourd’hui, le décalage entre le taux de l’inflation annoncé et le ressenti se creuse » constate Mathieu Cocq, économiste CGT. .
Création d’un indice du coût de la vie
C’est pourquoi la CGT se bat pour la création d’un indice du coût de la vie, qui en prenant en compte d’autres indicateurs (logement, tabac, qualité des produits…), donnerait un meilleur reflet de la réalité des travailleurs, et constituerait la nouvelle référence pour l’indexation.
L’inflation est liée en grande partie au coût de l’énergie : la guerre en Ukraine qui limite les importations de gaz russe, les pays producteurs de pétrole qui augmentent pas la production.
Mais les chaines d’approvisionnement au ralenti, les tensions géopolitiques qui limitent l’approvisionnement en matières premières ou en produits, se répercutent aussi sur toutes les chaines de valeur et concourent à son augmentation.
Pour lutter contre l’inflation, la CGT revendique :
- la hausse du SMIC à 2 000 euros brut,
- la revalorisation de salaires au-dessus de l’inflation,
- le retour à l’échelle mobile des salaires, avec répercussion immédiate de l’inflation dans l’ensemble des branches,
- le blocage du prix de l’énergie et des biens de première nécessité,
- la réindustrialisation du pays,
- la création de Pôles publics (énergie, transport, médicaments), pour rester maitres des réponses à apporter à tous nos besoins.
Dans le cadre des négociations salariales dans les entreprises et les branches, la référence, la norme pour ne pas dire l’étalon de mesure est l’indice des prix à la consommation de l’Insee.
Or cet indice des prix à la consommation ne reflète pas l’augmentation du coût de la vie, tel que les salariés le perçoivent.
Voici donc, dans la vidéo ci-dessous, quelques explications qui permettraient de construire un indice du coût de la vie, plus proche de la réalité.