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L’Unédic, l’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage, a présenté ses prévisions financières. Il annonce un excédent de 10 milliards d’euros sur trois ans, entre 2022 et 2024.
Depuis que cette réforme s’applique, il faut avoir travaillé six mois (au lieu de quatre auparavant) pour pouvoir prétendre à une indemnisation.
Pour le premier trimestre 2022, ce sont 79 000 créations d’emplois qui ont été enregistrées.
« Sur ces trois années, les deux tiers des excédents résultent de la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage », explique l’Unédic dans un communiqué.
Par ailleurs, le montant de l’allocation chômage prend désormais en compte les périodes d’inactivité, plus seulement les jours travaillés comme c’était le cas auparavant. Plus les travailleurs ont des contrats courts, plus ils risquent de voir le montant de leur allocation baisser.
Au sein des agences Pôle Emploi, des consignes sont données d’augmenter le nombre d’interpellations de chômeurs dont on considère qu’ils n’auraient pas respecté leurs obligations de recherche.
Dans ces conditions, « comment, se féliciter de l’amélioration des comptes de l’Unédic» ? interroge Denis Gravouil, responsable confédéral.
« S’il y a moins de chômeurs parce qu’ils ont retrouvé du travail, c’est une bonne nouvelle. S’il y a moins de chômeurs parce qu’ils ne sont plus indemnisés, sans pour autant avoir retrouvé du travail… Ce n’est pas une bonne nouvelle. »
En 2021, l’Unédic avait estimé qu’1,15 million de personnes verraient leur indemnisation baisser du fait de la réforme, combattue par tous les syndicats.
« Le gouvernement avait exigé 3,9 milliards d’économie sur trois ans. En réalité, c’est deux fois plus. C’est encore plus violent que prévu, analyse Denis Gravouil. La réforme consacre une baisse d’allocations ciblées sur les chômeurs les plus précaires, qui sont plus nombreux du fait des effets de cette même réforme. La crise a accentué le fait que certains aient moins de contrats, plus espacés. Et ça se traduit dans les comptes. »
Avec une inflation à 5,5 % qui s’ajoute aux effets de la crise, la CGT prône une augmentation minimale de 8 %.
Pour la CGT, l’assurance chômage doit couvrir tous les privés d’emploi. Un service public de l’emploi basé sur la justice sociale doit être mis en œuvre.