Deux salariés avaient déposés des plaintes auprès des services de gendarmerie, courant septembre et octobre 2020, pour harcèlement et insultes racistes contre plusieurs dirigeants du groupe Gh Martel. Leurs plaintes viennent d’être classées sans suite…

Les deux salariés qui avaient déposé plainte contre trois dirigeants du groupe Gh Martel pour harcèlement et insultes racistes viennent de recevoir un avis de classement sans suite du procureur du tribunal judiciaire de Reims, les informant « qu’après examen de la procédure, les poursuites pénales ne seront pas engagées aux motifs que les faits ou la circonstance des faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête ».

les deux salariés et leurs avocats, appuyez par l’intersyndicat CGT du champagne, se réuniront prochainement pour déterminer les suites à donner à l’avis de classement sans suite prononcé par le procureur de la république.

L’intersyndicat CGT qui condamne fermement les discriminations de toute nature, y compris le racisme qui n’a pas sa place dans le milieu professionnel, ainsi que dans la société en général, se portera également partie civile au soutien des deux ex-salariés du groupe Gh Martel outrageusement menacés, insultés et licenciés.

Rappel des faits :

Alors que deux salariés, Olivier Cugnart et Pascal Sourdet, travaillaient sur le site Mansard Baillet de Tours sur Marne, le 24 septembre et le 30 septembre 2020, trois dirigeants de Gh Martel sont venus à plusieurs reprises les menacer et leur proférer des insultes à connotation raciales. Tout d’abord Vincent RAPENEAU, qui, s’adressant à Olivier Cugnard dont la femme est Camerounaise, lui a dit « que ces jours étaient comptés, qu’il ne ferait pas carrière dans l’entreprise, et qu’il trouverait tous les motifs pour le licencier » et « qu’il ferait mieux d’aller planter des bananes chez les bamboulas avec son singe de femme au lieu de faire du champagne ». Puis, l’après-midi, c’est Christophe RAPENEAU qui était venu dans la cuverie pour menacer également M. Olivier Cugnard de licenciement en invoquant son accident du travail (coupure à la main en vendange) et son opération de la hanche…

Concernant Pascal Sourdet, Vincent RAPENEAU était également venu le même jour l’insulter en lui disant qu’il ne ferait pas carrière dans son entreprise, que c’était « un bon à rien, un communiste, un cégétiste, qu’il travaillait comme un Arabe et qu’il ne valait pas mieux que ces gens-là ». Puis l’après-midi, c’est Christophe RAPENEAU qui a insulté Pascal SOURDET en lui disant que c’était « un bougnoule et qu’il allait bientôt dégager ». En guise t’intimidation, il est même allé jusqu’à bousculer les deux salariés en insistant bien sur le fait qu’ils devaient profiter de leurs derniers moments dans l’entreprise, car leurs licenciements arriveraient très rapidement.

Et ce fut chose faite. Olivier Cugnard a été licencié le 21 octobre 2020 en raison de ces prétendues absences (pour arrêts maladie et accident du travail) répétées perturbant le bon fonctionnement de l’entreprise. Quant à Pascal Sourdet, il a été licencié le 11 décembre 2020 du fait de son état de santé (état dépressif en lien avec les faits) suite à l’avis d’inaptitude à occuper son emploi délivré par le médecin du travail. Les dirigeants du groupe Gh martel ont donc mis leurs menaces à exécution et sont passés des paroles aux actes. Alors, effectivement, les jours de ces deux salariés étaient bel et bien comptés dans l’entreprise…

Ces deux licenciements font actuellement l’objet d’une procédure aux prud’hommes en vue d’une requalification en licenciements abusifs. Les demandes des deux salariés portent également sur de fortes indemnités pour préjudice moral. L’intersyndicat CGT s’est porté partie civile pour appuyer ces deux dossiers prud’homaux.