Une campagne éprouvante pour les vignerons, mis sous la pression du mildiou. © Aurélien Laudy

Dans cet article paru dans les pages économiques du journal l’Union, le mardi 27 juillet 2024, le journaliste Thomas Crouzet fait état de la campagne de vendanges en Champagne, prévue autour du 15 septembre, s’annonçant comme l’une des plus éprouvantes connues en Champagne, en raison de conditions climatiques difficiles, incluant gel, grêle, maladies, millerandage, dues aux  nombreux épisodes pluvieux. 

Selon le journaliste, malgré la pression importante du mildiou, les dégâts sont moins sévères qu’en 2021 et le poids des grappes, bien que légèrement en dessous de la moyenne, permet d’envisager un rendement agronomique de 10 000 kg/ha. Le Comité Champagne espère maintenant une météo favorable avec des nuits fraîches, du soleil, et surtout l’absence de pluie pour éviter la pourriture. Le Comité Champagne espère maintenant une météo favorable avec des nuits fraîches, du soleil, et surtout l’absence de pluie pour éviter la pourriture. 

Cependant, l’Intersyndicat CGT du Champagne note que la cueillette va nécessiter d’opérer le tri des baies altérées par les maladies, rendant, à ne pas en douter, plus complexe le travail pour les vendangeurs cette annnée.

Lire l’article ci-dessous. 

CAHIER ECONOMIE                                                                                 27/08/2024

VITICULTURE

Thomas Crouzet

Une campagne éprouvante pour les vignerons, mis sous la pression du mildiou. © Aurélien Laudy

La vendange 2024 restera sans doute comme l’une des plus difficiles connue en Champagne, juste derrière 2021 où le mildiou avait détruit 30 % de la récolte. À trois semaines de la cueillette, le Comité Champagne évalue le rendement agronomique à 10 000 kg/ha, avec de fortes disparités entre secteurs.

À trois semaines de la vendange, dont le début est estimé au 15 septembre (lire ci-contre), les prélèvements réalisés la semaine dernière permettent de dégager les premières tendances d’une campagne qui restera comme l’une des plus éprouvantes connue en Champagne. « Gel, grêle, maladie, échaudage… Certains secteurs ont tout connu cette année », tranche Sébastien Debuisson, directeur qualité et développement durable du Comité Champagne.

LE 17 AOUT, IL EST ENCORE TOMBE JUSQU’A 60 MM DE PLUIE SUR CERTAINS SECTEURS

« Samedi 17 août, il est encore tombé jusqu’à 60 mm sur certains secteurs, ce qui correspond à un mois de pluie. C’est énorme, insiste Sébastien Debuisson. Les vignerons ne sont plus surpris par ces phénomènes exceptionnels et savent faire face. »
 
Ainsi, si la pression mildiou était d’une intensité plus forte et plus précoce qu’en 2021, les dégâts devraient être moindres cette année. « Au regard des dix dernières années, il s’agira sans doute de la deuxième année la plus impactante après 2021 », confirme Sébastien Debuisson. Pour rappel, les pertes dues au mildiou en 2021 étaient estimées par le Comité Champagne à un peu moins de 30 % à l’échelle de la Champagne. « Tout le monde ressort extrêmement éprouvé par cette campagne, mais les vignerons ne se sont pas battus pour rien. Une partie de la récolte a pu être sauvée », se satisfait Sébastien Debuisson. Alors que les premiers prélèvements attestent d’une forte hétérogénéité entre parcelles, la moyenne donne des grappes comprises autour de 100 grammes, « ce qui est légèrement en deçà des moyennes habituelles, mais de peu », relativise Sébastien Debuisson. « Nous devrions, à la vendange, tourner autour de 125 à 130 grammes si tout va bien. »
 
Des chiffres qui conduisent le Comité Champagne à maintenir ses estimations concernant le rendement agronomique, évalué pour l’heure à 10 000 kg/ha. Soit un niveau similaire à celui du rendement tirable, défini cet été. « Désormais, il n’y a plus qu’à espérer que la météo soit avec nous pour la dernière ligne droite , commente Sébastien Debuisson. Des nuits fraîches, du soleil et surtout pas d’eau. Pour éviter le développement de la pourriture, il faut absolument qu’il cesse de pleuvoir. »
 
Un souhait qui pourrait se réaliser au moins cette semaine au regard des dernières prévisions météorologiques.

Un début de vendange attendu la semaine du 16 septembre 

Le « réseau matu », porté par les services de l’association viticole champenoise » (AVC), s’est activé la semaine dernière en Champagne, chargé de contrôler l’évolution de la maturité du raisin. « Le premier prélèvement, réalisé lundi passé, donne un degré potentiel autour de 4,3, indique Sébastien Debuisson. Ce qui est une valeur encore basse, nous nous attendions à une valeur supérieure. » Un début timide de maturité qui emmène les services techniques du Comité Champagne à se projeter autour de la semaine du 16 septembre pour l’ouverture des vendanges. Les secteurs les plus précoces pourraient toutefois commencer dès le 10 septembre. « L’hétérogénéité constatée cette année d’une parcelle à l’autre va nous conduire à un sacré casse-tête pour déterminer les dates de vendanges, reconnaît Sébastien Debuisson. Au sein d’un même village, on a de forts écarts de rendement et de maturité. Il va falloir réussir à contenter tout le monde. »