Voltis est un hybride obtenu par croisement de villaris et d’un descendant de Muscadinia rotundifolia.
L’expérimentation avec voltis pourrait commencer en 2023
Votée par le Syndicat général des vignerons en juillet 2021, l’inscription de la variété résistante au cahier des charges a été validée jeudi dernier par le comité national de l’Inao.
Jeudi dernier, la modification du cahier des charges de l’appellation champagne a franchi une étape supplémentaire dans l’inscription de la variété résistante voltis. Tour d’horizon de ce que cela implique pour la Champagne.
Note de l’intersyndicat CGT du champagne :
L’expérimentation Voltis s’apparente à l’art et la manière de mettre la charrue avant les bœufs, car ce dispositif est à durée limitée : dix ans, avec cinq années de plus en option. Et d’ici là, il faudra soit tout arracher (d’où le seuil de 5 %), soit avoir fait entrer Voltis définitivement dans le cahier des charges.
Il aurait sans nul doute été plus responsable et cohérent de réaliser des essais préalables avant de planter, puis d’arracher les vignes en cas de « comportement cultural » inadaptés aux résultats finals recherchés, 10, voir 15 ans après les avoir plantés. Et, de plus, l’histoire ne dit pas quel sort sera réservé aux assemblages élaborés, en cours de vieillissement. Retourneront ils dans le tonneau ? Difficile à dire…
1. VOLTIS ? KÉSAKO ?
Voltis est une variété hybride résistante au mildiou et à l’oïdium, deux des principales maladies cryptogamiques de la vigne, qui permettrait donc aux viticulteurs d’avoir des vignes à proximité des habitations, tout en respectant les Zones de non-traitement, qui interdisent la pulvérisation de pesticides en deçà de certaines distances. Elle est inscrite au catalogue français depuis 2018.
2. OÙ EN EST LE DOSSIER ?
Pour l’instant, voltis a passé plusieurs étapes. La première, c’était en juillet 2021, avec la demande d’inscription au cahier des charges votée par le Syndicat général des vignerons dans son rôle d’Organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation.
Le suivant, c’était l’avis – positif – rendu par la direction territoriale de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao).
Enfin, le comité national de l’Inao a lui aussi donné son aval sur le dossier, pas plus tard que jeudi dernier.
3. ET APRÈS L’AVIS DU COMITÉ NATIONAL DE L’INAO ?
L’avis de l’Inao rendu, une Procédure nationale d’opposition peut potentiellement être lancée. Ce processus, qui dure deux mois, permet à tous les professionnels de la filière de s’opposer au changement dans le cahier des charges. « S’il y a des oppositions (jugées recevables, NDLR) , il faut y répondre » , explique Olivier Russeil.
S’il n’y en a pas, le cahier des charges modifié est envoyé au ministère de l’Agriculture pour validation. En prenant en compte tous ces délais et si rien ne vient bloquer le processus, la Champagne peut espérer les premières plantations en 2023.
4. UNE FOIS INSCRIT, QUI POURRA EN PLANTER ?
Le dispositif Vifa est un dispositif expérimental. À ce titre, les viticulteurs qui souhaitent planter la variété résistante doivent passer une convention avec l’Inao, le Comité champagne et l’ODG. Cette convention, qui doit spécifier la superficie et la localisation exacte des plantations, inclut également la fourniture d’échantillons vinifiés séparément et de « tous les éléments permettant de compléter l’information du comportement cultural » de voltis, comme le précise le site officiel de l’Inao. Le dispositif est également à durée limitée : dix ans, avec cinq années de plus en option. D’ici là, il faudra soit tout arracher (d’où le seuil de 5 %), soit avoir fait entrer voltis définitivement dans le cahier des charges. La Champagne résistante n’est pas encore pour demain.