Les grévistes revendiquent des revalorisations salariales applicables dès le 1er janvier. © L’Union.
Ce jeudi 23 novembre 2023, l’Intersyndicat CGT du champagne mobilisait ses troupes pour réclamer l’ouverture de négociations sur une augmentation générale des salaires. Pour l’heure, l’Union des maisons de champagne fait la sourde oreille, et d’autres actions sont d’ores et déjà à prévoir.
Le ton monte en ce jeudi 23 novembre 2023. Une nouvelle fois l’Intersyndicat CGT du champagne fait une démonstration de rapport de force en mobilisant 4 à 500 de ses adhérents à Épernay, au 20 avenue de Champagne, devant l’emblématique Grande Maison de champagne « Moët et Chandon ». Tous les participants font grève pour réclamer l’ouverture de négociations sur la revalorisation des salaires applicable à partir du 1er janvier 2024.
« On est seul mais on a besoin de personne, on est assez grand pour savoir comment faire pour aller chercher et grappiller ce que l’on peut même si on abonde la branche en totalité. On sait partager. »
José Blanco, Secrétaire général de l’Intersyndict CGT du champagne.
Dans son discours, José Blanco, le leader de l’Intersyndicat CGT du champagne, a rappelé qu’un autre syndicat s’était permis récemment de distribuer des jetons de chariots de supermarché assortis d’un bulletin d’adhésion. Il tonne : « n’oubliez jamais que si d’autres syndicats distribuent des jetons de caddie, c’est la CGT qui le remplit le caddie ». « On est seul, mais on a besoin de personne, on est assez grand pour savoir comment faire pour aller chercher et grappiller ce que l’on peut même si on abonde la branche en totalité. On s’est partagé ».
Et en l’occurrence, ce qu’il y aurait à partager, ce sont des hausses de salaire pour toute la profession : production, vignes, personnels administratifs, agents de caves… Philippe Cothenet, secrétaire général adjoint résume quant à lui « chacun réclame son dû. On veut notre part du gâteau », et chiffres à l’appui, il démontre ce qui il lui semble juste pour arriver à une meilleure répartition des richesses : « Le champagne l’an passé, c’est 6,3 milliards d’euros de chiffres d’affaires. De septembre 2022, à septembre 2023, c’est encore plus de 300 millions de bouteilles vendues. C’est record sur record. Il est normal d’avoir un retour surtout que l’inflation est toujours galopante, notamment sur les postes des dépenses contraintes comme le logement, l’alimentation et l’énergie. »
C’est pour cette raison que l’Intersyndicat CGT du champagne demande à Michel LETTER, président de la commission sociale de l’Union des maisons de champagne (UMC), l’ouverture de négociations dans les meilleurs délais. Certain que l’UMC cherche à gagner du temps Philippe Cothenet constate : « Pour l’instant, c’est une fin de non-recevoir, mais on connaît leur stratégie. Elle se voit comme le nez au milieu de la figure. Le patronat champenois veut nous emmener dans un corner et lancer les négos en janvier ou février, lorsque les ventes seront faites pour que le rapport de force soit amoindri. Nous allons donc leur écrire et si notre demande reste encore lettre morte, nous durcirons le mouvement. »
Une assemblée générale des militants est prévue lundi 27 novembre 2023. Les délégués syndicaux réunis auront à se prononcer sur le durcissement du mouvement avec pourquoi pas des arrêts de travail de courte durée par quart d’heure reconductible, sur le modèle de ceux effectués en 2022, voire sur un rassemblement des salariés de la profession devant l’Union des maisons de champagne.
Voir aussi à ce sujet :
l’Hebdo du vendredi : Les travailleurs du Champagne mobilisés à Épernay