La CGT et la CFDT appellent les salariés de cinq ateliers du maroquinier à se mettre en grève. Les syndicats dénoncent un nouvel accord sur le temps de travail et réclament des augmentations plus conséquentes de rémunération.
Les grèves sont rares dans le secteur du luxe, en particulier chez le géant mondial du secteur Louis Vuitton. Pourtant ce jeudi, deux syndicats appellent, selon Le Monde, les salariés à débrayer dans cinq des 18 usines que compte le groupe dans l’Hexagone: à Asnières (Hauts-de-Seine), Saint-Donat (Drôme), Sarras (Ardèche), Condé (Indre) ainsi qu’à Issoudun (Indre).
Un nouvel accord de travail
La CFDT et la CGT qui appellent à la grève dénoncent un nouvel accord de travail qui réduirait les heures supplémentaires des salariés. La direction du groupe voudrait imposer une annualisation du temps de travail qui limiterait le recours aux heures supplémentaires hebdomadaires et imposerait des temps de vacances.
Les syndicats réclament par ailleurs une revalorisation salariale. Selon un représentant cité par la quotidien « le taux horaire d’un salarié Louis Vuitton ayant quinze ans d’ancienneté est de 14 euros ». Une réalité qualifiée par ailleurs de « bien différente du côté bling-bling que les gens s’imaginent avec des « cadences beaucoup trop importantes » et « un taux d’absentéisme toujours plus conséquent ».
Du côté de la direction c’est une toute autre histoire qui est racontée. Le groupe assure que le nouvel accord sur le temps de travail consiste en un passage de 35 à 33 heures ainsi qu’en une « augmentation de salaire en moyenne de 150 euros par mois ». Ce dernier rappelle enfin qu’il mène une politique de rémunération avantageuse « qui permet à ses salariés des ateliers d’être payés en moyenne 18 mois de salaire par an. »
Du côté de la CGT on réclame une revalorisation de 350 euros par mois ainsi qu’une augmentation de certaines primes.
Première grève depuis cinq ans
S’il s’agit de la première grève en cinq ans au sein de Louis Vuitton, la grogne monte cependant au sein du groupe LVMH depis quelques mois. En septembre dernier, c’était des salariés de la filiale champagne Moët et Chandon qui s’étaient mis en grève pour réclamer le versement de la « prime Macron » suivis quelques semaines plus tard par leurs collègues de l’enseigne de produits cosmétiques Sephora.
Tiré par un marché du luxe toujours très dynamique, le groupe LVMH a vu ses ventes progresser de 44% en 2021 et son bénéfice bondir de 156% à 12 milliards d’euros. Le numéro 1 mondial du secteur devenu en 2021 la plus importante capitalisation boursière d’Europe (359 milliards d’euros au 10 février) embauche massivement et multiplie les ouvertures d’ateliers dans l’Hexagone pour faire face à la demande exponentielle. En 2022, le groupe a prévu l’embauche de 16.700 personnes dans le pays après 9500 l’année passée.
Note de l’Intersyndicat CGT du champagne :
Le groupe annonce également qu’il a prévu l’embauche de 16.700 personnes dans le pays après 9.500 l’année passée.
Oui, mais sous quel statut ? (CDI, temps partiel, CDD…) et avec quel salaire ? De plus, il serait judicieux de mettre en balance ces chiffres avec ceux recensant le nombre d’emplois supprimés par le groupe LVMH sur les 10 dernières années…
BFMTV.com