À l’échelle nationale, près de 200 000 personnes seraient descendues dans la rue, selon la CGT. © Matthieu Delaty pour l’Humanité

Par l’Intersyndicat CGT du champagne

Publié le 06 décembre 2024 – Temps de lecture : 5mn

Mobilisation massive pour la défense des services publics : les fonctionnaires unis malgré la crise politique

Le 5 décembre 2024, des dizaines de milliers d’agents publics se sont mobilisés dans toute la France pour défendre les services publics et leurs conditions de travail. Cette journée d’action, organisée par l’intersyndicale CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP (Fédération Autonome de la Fonction Publique), s’est déroulée dans un contexte politique tendu, marqué par la chute du gouvernement de Michel Barnier la veille.

Deux articles, l’un publié par La Vie Ouvrière sous le titre « À Rennes, la Fonction publique mobilisée comme partout en France » (par Lucie Inland, 5 décembre 2024), et l’autre par Mediapart intitulé « « On veut nous faire passer pour des feignasses » : même après la chute du gouvernement, la fonction publique maintient l’alerte » (par Mathilde Goanec et Dan Israel, 5 décembre 2024), mettent en lumière les enjeux cruciaux de cette mobilisation.

Une mobilisation malgré les incertitudes politiques

Selon La Vie Ouvrière, plus de 200 000 personnes ont répondu présentes dans une soixantaine de villes. À Rennes, entre 3 000 et 5 000 manifestants ont marché sous un ciel gris pour dénoncer les attaques contre les services publics orchestrées par l’ancien ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian. Ce dernier avait annoncé des mesures drastiques : allongement du délai de carence à trois jours, baisse des indemnités pour arrêt maladie, et suppression de la prime GIPA (Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat).

La situation politique instable n’a pas entamé la détermination des syndicats. Devrig Guiho, secrétaire général de l’union locale CGT de Rennes, a souligné : « Les propositions du gouvernement peuvent toujours être remises sur la table. Depuis plusieurs années, la fonction publique est mise de côté. »

Mediapart a également décrit une ambiance empreinte d’inquiétude et de colère. « Le pull est en train de se détricoter très vite », a confié Nathalie, assistante sociale dans les Hauts-de-Seine. Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le message est clair : « Aucun gouvernement ne pourra tenir sans répondre aux exigences sociales. »

Les revendications au cœur des débats

Les manifestants ont dénoncé un « fonctionnaire bashing » orchestré depuis des mois, renforcé par des mesures jugées injustes. L’Éducation nationale a été particulièrement visible, avec un taux de grève de 40 % dans les écoles selon la FSU. Xavier, professeur des écoles, exprime son désarroi : « Ce métier, plus personne ne veut le faire. Nous demandons juste un peu de respect. »

Dans les universités, la situation est tout aussi critique. Comme le rapporte La Vie Ouvrière, Valeria Pansini, maîtresse de conférences à Rennes 2, décrit des établissements « sous-dotés » qui peinent à répondre à leurs missions. Caroline Brisedoux, de la CFDT, ajoute dans Mediapart : « Si le budget 2024 est reconduit, ce sera la catastrophe. »

Dans les hôpitaux, les témoignages recueillis par Mediapart révèlent un malaise profond. Véronique, infirmière, dénonce : « Les collègues malades viendront travailler, faute de pouvoir poser des arrêts, ce qui mettra tout le monde en danger. »

La CGT, fer de lance de la mobilisation

Face à ces attaques, la CGT a joué un rôle central dans la coordination des actions. À Rennes comme à Paris, ses militants ont porté haut les revendications d’un refinancement des services publics, d’une revalorisation des salaires et d’un respect accru des agents.

Sophie Binet a appelé à maintenir la pression, rappelant que « quand les services publics vont bien, le pays va mieux ». La CGT a d’ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation pour le 12 décembre, face à une vague de plans sociaux et pour défendre l’emploi et l’industrie, témoignant de sa volonté de construire un rapport de force durable face au gouvernement.

Un combat pour l’intérêt général

Les manifestations du 5 décembre ont mis en lumière un enjeu fondamental : la préservation des services publics en tant que piliers de l’égalité et de la solidarité nationale. Au-delà des revendications sectorielles, c’est une vision de la société qui est défendue.

Alors que les perspectives politiques restent incertaines, l’engagement des agents publics et des syndicats comme la CGT apparaît plus que jamais essentiel pour garantir des conditions de travail dignes et des services publics de qualité. Le message est clair : « On ne touche pas aux services publics. »

Sources :