Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors d’une action en hommage aux salariés décédés au travail, devant l’Hôtel de Ville de Paris, le jeudi 25 avril.  © Photo : Thomas Samson / AFP)

Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 02 janvier 202

Temps de lecture 4 mn

La CGT dénonce une hécatombe et exige des mesures fortes pour enrayer les accidents mortels au travail.

L’Intersyndicat CGT Champagne soutient pleinement l’appel lancé par la CGT au gouvernement pour exiger des mesures fortes face à l’augmentation constante des accidents mortels sur les lieux de travail.

Les données publiées dans le dernier rapport de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie révèlent une réalité dramatique : en 2023, 1 287 personnes sont décédées dans le cadre ou des suites de leur travail, soit 60 de plus qu’en 2022, incluant 759 travailleurs ayant perdu la vie suite à des accidents, marquant une augmentation par rapport à l’année précédente. Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance de fond qui ne cesse de s’aggraver depuis une décennie.

« Les salariés vont au travail pour en vivre, pas pour y mourir »

À lui seul, ce slogan résume toute l’indignation et la détermination des acteurs de la CGT face à cette situation.  » Les morts au travail ne sont pas une fatalité. Ces décès sont souvent le résultat de choix patronaux visant à maximiser les profits aux dépens de la sécurité des travailleurs « , affirme un porte-parole. La CGT pointe du doigt la précarité croissante dans les secteurs les plus touchés, notamment le BTP et les transports, où la sous-traitance s’est fortement développée, mais également dans bien d’autres secteurs. De plus, le manque de formation est régulièrement dénoncé.

Les propositions clés pour enrayer l’hécatombe

Pour inverser la tendance, la CGT avance plusieurs mesures concrètes et ambitieuses :

  1. Rétablir les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) : leur suppression a créé un vide dans la prévention des risques professionnels.
  2. Renforcer les contrôles et les sanctions : doubler les effectifs des inspecteurs du travail et améliorer les conditions de leur mission.
  3. Limiter la sous-traitance et la précarité : interdire la sous-traitance en cascade et réguler le recours à l’intérim.
  4. Promouvoir une politique de prévention ambitieuse : imposer l’utilisation des Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et créer un Observatoire national des accidents au travail.
  5. Renforcer la médecine du travail : garantir son indépendance face aux pressions du patronat et améliorer la formation des professionnels de santé au travail.

Une responsabilité partagée mais un appel clair au gouvernement

Alors que la tragédie des morts au travail se poursuit, la CGT appelle à une mobilisation nationale pour mettre fin à cette situation inacceptable. La volonté politique doit être au rendez-vous pour adopter des réformes structurelles et garantir aux travailleurs des conditions de travail dignes et sécurisées.

« Il est temps que les décideurs prennent leurs responsabilités. Les familles des victimes ne peuvent plus tolérer l’indifférence généralisée face à ces drames », conclut un représentant syndical de la CGT. Les actions à venir seront déterminantes pour redonner espoir et dignité aux travailleurs de France.

Voire la vidéo ci-dessous : perdre sa vie à la gagner.