Alors que les scandales alimentaires s’accumulent (les œufs Kinder, les pizzas Buitoni, les fromages au lait cru de Lactalis), pouvant aller jusqu’à causer la mort d’enfants et d’adultes, l’information du consommateur et le besoin de transparence sont pourtant de plus en plus nécessaires.
Des produits, majoritairement diffusés en super et hyper marchés, symboles de la consommation de masse qui permettent de créer des prix d’appel attirants.
Cette mesure va dans le sens contraire, pouvant mettre en cause la santé des consommateurs en n’informant pas sur la présence possible d’allergènes non signalés, ou le passage du bio au non bio.
Ces scandales auraient pu être évités si les agro-industriels ne faisaient pas tout pour augmenter la rentabilité, comme réduire au minimum la maintenance préventive et le nettoyage. Rentabilité et sécurité alimentaire ne vont décidément pas de pair.
Pourtant, le 26 avril, le gouvernement a annoncé, par la voix de son ministre de l’Économie, la possibilité de modifier temporairement les recettes de produits alimentaires sans que ces modifications soient portées sur les étiquettes.
En cause, « la guerre en Ukraine qui affecte l’approvisionnement de l’industrie alimentaire pour la production de certaines denrées » Ces pénuries temporaires (comme par exemple la pénurie d’huile de tournesol qui se profile à l’horizon, celle-ci étant importée en grande partie d’Ukraine) obligent les agro-industriels à remplacer les ingrédients manquants par d’autres.
La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a recensé plus de 70 produits bénéficiant de ces dérogations : céréales, pâtes, produits de boulangerie, lait et produits laitiers, plats préparés et snacks salés, quelques viandes et soupes). La majorité d’entre eux voient l’huile de tournesol remplacée par l’huile de colza.
Cette mesure intervient dans un contexte de hausse des prix qui s’installe.
L’INSEE annonce une inflation de 4,5 % sur les 12 derniers mois (5,2 % selon la CGT), et concerne notamment des produits de consommation courante comme :
- le poisson (+15,6 %) ;
- les pâtes alimentaires (+10,8 %) ;
- le beurre (+28,6 % depuis 2015) ;
- les légumes frais (+ 30,5 % depuis 2015).
Des produits qui augmentent nettement plus vite que l’indice général des prix, comme certains postes de dépenses incompressibles, qui ont explosés depuis l’an dernier (combustibles, liquides, gazole…).
Ces augmentations touchent en priorité les budgets des classes populaires et moyennes, contraignant les consommateurs à renoncer aux produits trop chers, ou à se tourner vers d’autres de moindre qualité, industriels.
Ce sont les ménages à petits revenus qui ont été le plus affectés par les hausses de prix de ces derniers mois, des hausses des prix qui ont profité à ceux (particuliers ou entreprises) qui peuvent stocker ou garantir leur prix d’achat par contrat.
Alors qu’une augmentation à minima du Smic est entrée en vigueur le 1er mai, il est important de rappeler que la CGT réclame de façon urgente l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, tout comme il est urgent de rendre automatiques les hausses du SMIC au niveau des branches.