JP Belmondo Militant à la CGT2

Cela se sait peu, mais Jean-Paul Belmondo, qui vient de nous quitter, a été quelques années président du SFA-CGT, le syndicat français des acteurs, entre 1963 et 1966.

Davantage président d’honneur qu’actif au vu de son statut de star naissante, il n’était pas, comme un de ses prédécesseurs, Gérard Philippe, membre du PCF. Il en était d’ailleurs plutôt éloigné. Néanmoins, il fit en 1964 la une de la Vie ouvrière, l’hebdo de la CGT à qui déclara notamment : la CGT « est un syndicat comme les autres ».

Je sais que vous allez penser aux vedettes, aux gros cachets… Nous sommes quoi, une dizaine peut-être ? N’en parlons pas, car là il ne s’agit plus à proprement parler de notre métier d’acteur. Nous sommes traités à ce niveau non pas comme des comédiens, mais comme des marques de pâte dentifrice.Ce n’est pas ça le spectacle. Le spectacle, ce sont les quelque vingt mille comédiens, acteurs de cinéma, de théâtre, de télé, qui travaillent quand on veut bien leur en donner l’occasion et dont beaucoup ont bien du mal à vivre de leur métier, ce métier qu’ils ont choisi et qu’ils aiment. Et ceux-là, je vous assure, ils ont besoin d’être syndiqués et de se battre pour la vie.

« J’ai des tas d’amis qui travaillent trois mois par an et moins parfois. Mais il faut manger pendant douze mois. Les sources d’emploi, voilà le problème. « 

JP Belmondo Militant à la CGT

Jean-Paul Belmondo n’a pas toujours été le Bébel «tac tac badaboum» des films d’action des années 1970 et 1980. On connaît moins son engagement syndical, à la tête du Syndicat français des acteurs (SFA) de la CGT.

Il l’a été entre 1963 et 1966. Mais il faut remonter avant cela, avec le film les Copains du dimanche. Il a été repéré par Henri Aisner, son réalisateur, en 1956. C’est une commande de la CGT, et son premier rôle au cinéma. Le film avait un double objectif : valoriser les comités d’entreprise et sortir de la guerre froide par la fiction, en prônant une alliance, mezzo vocce, entre la CGT et Force ouvrière.

Ce film, d’ouverture pourrait-on dire, n’a pas très bien marché, pour différentes raisons, essentiellement parce que le syndicat patronal des producteurs a fait pression sur celui des distributeurs, mais aussi parce qu’on était juste après les événements de Budapest… Peu importe, Belmondo y joue très bien, disait René Vautier, et c’est ce qui lui a permis d’être

Bébel l’acteur de génie, Bébel le cascadeur fou, Bébel l’icône populaire, mais connaissiez-vous Bébel le syndicaliste !