L’histoire plus que singulière de l’Intersyndicat CGT du champagne s’inscrit dans cet ensemble. Les grands idéaux nés de la volonté des salariés de s’organiser collectivement et durablement pour défendre leurs intérêts face à l’oppression et à l’exploitation, pour conquérir des droits et les faire valoir, pour imaginer un monde plus juste et proposer des voies pour y parvenir, sont au cœur de son action syndicale.
Lors de leur création, au début du XXe siècle, les syndicats des cavistes de Reims et d’Epernay sont affiliés à la Fédération nationale des travailleurs du tonneau. Cette fédération qui va adhérer à la CGT en 1904 avait été constituée en 1890 afin de regrouper les syndicats d’ouvriers tonneliers, très nombreux à l’époque dans toute la France. Puis, très vite, elle avait recueilli également les syndicats ouvriers des autres professions liées à la production des vins. Au moment de la scission de 1921 – 1922, les deux syndicats des cavistes restent à la CGT et continuent de faire partie de la fédération du tonneau. Mais un nouveau syndicat est créé à Epernay. Il est affilié à la CGTU, au sein de laquelle il sera rattachés la Fédération nationale des travailleurs de l’alimentation. Après la réunification de la CGT, en 1936, les deux syndicats des cavistes de Reims et d’Epernay se retrouvent à nouveau dans la Fédération du Tonneau. En 1946, une réorganisation intervient dans la CGT dictée par le souci d’une meilleure adaptation aux mutations économiques de la société. Dans ce contexte, la Fédération du Tonneau, dont par ailleurs, l’activité faiblissait, est dissoute par décision du congrès confédéral. Les syndicats qui la composaient sont intégrés à la Fédération nationale des travailleurs de l’alimentation.
Le syndicat général des ouvriers vignerons de la Marne a été créé en 1911. En 1914, il a adhéré à la CGT et où il a été affilié à « l’unité terrienne ». En 1919, le syndicat général des ouvriers vignerons de la Marne quitte la CGT et se disloque plus ou moins en un certain nombre de syndicats locaux la plupart autonomes. Au cours des grèves de 1936, un syndicat général des ouvriers vignerons de la Marne est de nouveau constitué dans le cadre de la CGT. Il sera rattaché à la Fédération des travailleurs de l’agriculture. Lors de la scission de 1947-1948, les syndicats des ouvriers vignerons salariés du négoce restent dans leur ensemble à la CGT.
Au fil de toutes ces décennies, jusqu’à aujourd’hui, les syndicats des cavistes de Reims, d’Aÿ et d’Epernay et le syndicat des ouvriers vignerons salariés du négoce se réuniront et se concerteront pour élaborer des revendications communes qui donneront naissance à la Convention Collective du Champagne. Ils ont eu l’intelligence de se regrouper pour former l’intersyndicat CGT des salariés du champagne.
C’est à partir du début des années 1980, qu’une délégation commune, composée des principaux responsables des syndicats CGT des cavistes de Reims, d’Aÿ, d’Epernay et du syndicat CGT des ouvriers vignerons du négoce, siège à la commission tripartite du Champagne, afin d’y négocier les accord applicables à tous les salariés du Négoce.
On appelle commission Tripartite du champagne la réunion de trois délégations représentatives des employeurs d’une part, des syndicats de salariés du régime général et de salariés du régime agricole d’autre part.
Le siège de la commission Tripartite de l’Union des Maisons de Champagne (UMC) se situe 1 rue Marie Stuart, 51100 à Reims.
Ses origines remontent aux accords paritaires du champagne de 1936 et sa création officielle à 1942 :
- un accord tripartite est applicable à tous les salariés concernés par le champ d’application ;
- un accord paritaire général est applicable aux seuls salariés du régime général ;
- un accord paritaire vigne est applicable aux seuls salariés du régime agricole.
À partir du début des année 1980, jusqu’à nos jours, l’activité de l’Intersyndicat CGT du champagne va se poursuivre, se renforcer, s’améliorer et prendre toute son ampleur…