Place de la république à Epernay, les manifestants espèrent une chose : que la sympathie aperçue sur les barrages filtrants se retrouve dans la rue jeudi.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu le samedi 18 mars, tout au long de la journée, principalement dans la Marne et les Ardennes. Calmes, les manifestants restent actifs en attendant jeudi.

1 RALENTISSEMENTS DU CÔTÉ DE REIMS

À l’appel de l’intersyndicale, un groupe de manifestants opposés à la réforme des retraites s’est réuni hier vers 9 heures, à la maison des syndicats de Reims. Un convoi, ouvert par les Papys Motards, a ensuite pris le chemin du centre routier Farman, déjà en grève reconductible. Le trafic a été perturbé sur la RN44, en direction de la sortie de Reims, durant le passage du convoi. Les manifestants se sont également rendus à Cormontreuil, provoquant des ralentissements sur l’A34 dans le sens Rethel-Reims. Ils distribuaient des tracts sur le rond-point de la zone commerciale. L’intersyndicale ne prévoit pas d’action aujourd’hui, mais la mobilisation doit reprendre dès lundi. Le rendez-vous est fixé dès 6 h 20 à la maison des syndicats. Des « actions coups de poing » , notamment sur les ronds-points, sont prévues au moins jusqu’à mercredi, en attendant la journée de grève et manifestations du jeudi.

2 CIRUCLATION PERTURBÉE À CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

Hier, une trentaine de personnes (selon le relevé de L’union à 11 heures) étaient mobilisées au rond-point Moulin-Picot à Châlons-en-Champagne, jusqu’à midi. Les véhicules arrivant sur ce giratoire depuis l’avenue de Metz ou la route départementale 3 étaient arrêtés un court moment. La mobilisation n’était pas portée par l’intersyndicale mais par des partisans de la France Insoumise et des gilets jaunes. Les membres du parti politique, intégré à la Nupes, ont distribué des tracts qui appellent à la mobilisation.

3 PLUSIEURS LIEUX DE MOBILISATION À ÉPERNAY

Le marché aux halles d’Épernay, le centre commercial Leclerc Pierry et le supermarché Carrefour d’Épernay : hier, les opposants à la réforme des retraites ont réparti leurs forces pour rencontrer les citoyens. Le but était de rappeler le pourquoi de leur refus du texte et de battre le rappel pour la manifestation de jeudi, à 10 h 30, place Carnot. « Le 49.3, c’est une agression sociale »fustige David Chenal. Le secrétaire général de l’union CGT Épernay reproche au président de la République son manque de dialogue et les mensonges que cachait la loi. « En voulant passer en force, il a jeté un flacon d’essence dans le barbecue. Ça s’embrase » , poursuit-il, promettant des actions quotidiennes.  « Les gens sont solidaires. Ils nous parlent de retraite, de pouvoir d’achat… On sent que la fracture est encore plus nette entre eux et la classe politique. On leur dit de nous rejoindre le 23 mars. Plus on sera nombreux, plus on se fera entendre. »

4 LA ZONE DE CORA PRISE POUR CIBLE À VILLERS-SEMEUSE

Nouvelle matinée de mobilisation, hier, pour les organisations syndicales. FO, la CGT, l’Unsa, la CFDT et la CFTC ont bloqué six entrées et sorties de la zone commerciale de Cora entre 7 h 30 et 13 heures. Elle a été désertée des clients une bonne partie de la journée. Comme vendredi, dans Charleville-Mézières, des dizaines de pneus sont partis en fumée, sous l’œil attentif de quelques pompiers mobilisés au niveau du pont de l’autoroute. « On a fait huit manifestations pacifiques, on a eu droit à un 49.3 du gouvernement en retour. Être gentil, ça a ses limites. Il faut mettre la pression » , confiait Patrick Legrand, un militant CGT de la Fonte ardennaise remonté. Les quelque 200 personnes mobilisées semblaient plus déterminées que jamais.

5 BLOCAGE DANS LA ZONE DE LA CROISETTE À CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Dans l’après-midi, c’est cette fois sur la zone de la Croisette à Charleville-Mézières qu’une vingtaine de personnes se sont mobilisées. Des palettes ont été brûlées sur le rond-point situé à l’entrée de la zone. Si les voitures pouvaient passer au compte-gouttes au début de la mobilisation, l’accès aux magasins a été rapidement totalement bloqué. Seules les voitures qui quittaient la zone commerciale pouvaient passer.

Pierre Cordier, député (LR) des Ardennes, votera au moins une des deux motions de censure

Il n’a pas l’intention de rater le rendez-vous de lundi à l’Assemblée nationale au moment de l’examen des motions de censure déposées par le RN et le groupe indépendant Liot. Pierre Cordier, le député Les Républicains de la 2 e circonscription des Ardennes, a annoncé qu’il votera « au moins l’une des deux motions de censure » . Le député explique que « je reste fidèle à la ligne politique qui est la mienne depuis le début et à mon engagement envers mes électeurs. Je suis contre cette réforme mais avec le 49.3 je n’ai pas eu la possibilité de voter. Je considère que c’est un déni de démocratie, c’est la raison pour laquelle je voterai une, voire les deux motions de censure. Je vais voir… » Pour l’élu, « un député doit voter un texte, c’est ce à quoi il sert » . Il revient aussi sur l’intervention d’Élisabeth Borne au journal de TF1 de 20 heures jeudi. « Elle a expliqué que si la motion de censure échouait, c’est que la majorité est d’accord avec le texte sur la réforme des retraites. C’est une erreur politique et c’est clairement scandaleux. » Le député des Ardennes le redit : « Je ne suis pas contre une réforme mais pas celle proposée par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il faut une réforme plus humaine et qui prenne en compte la notion de pénibilité. Je vous invite à aller voir les hommes qui travaillent dans les fonderies de la vallée et leur demander s’ils seront capables de travailler jusqu’à 67 ans… »