Suite aux grèves du mois d’octobre chez Burtin, les élus de l’intersyndicale CGT-FO ont tenu leur première réunion de négociation avec leur direction sous l’égide d’un médiateur proposé par les pouvoirs publics.
Non, il ne s’agissait pas de la reprise de la grève qui avait duré tout le mois d’octobre chez Maison Burtin à Épernay. Le conflit, centré autour des demandes de hausse de salaire, s’était enlisé. Il aura fallu l’intervention de la puissance publique, avec la nomination d’un médiateur, Jean-Pierre Belfie, sous l’égide de la sous-préfète pour aboutir à la fin de la grève et la promesse de nouvelles négociations salariales. Celles-ci touchent à leur fin puisqu’une réunion a eu lieu le 6 décembre entre toutes les parties. Pour marquer le coup, les salariés et les syndicats CGT et FO se sont mobiliser devant l’entrée de la maison de champagne vers 11 h 30 pour « montrer leur détermination à l’aboutissement positif de ces négociations à l’heure où la Champagne est en pleine effervescence avec des volumes [estimée à 315 millions de bouteilles vendues en 2021 selon le Comité champagne, soit 5,5 milliards d’euros, un record, et des chiffres d’affaires qui s’envolent s’orientant vers de nouveaux records ». Les syndicats revendiquent une prime de 70 euros par mois et par salarié du premier collège (ouvriers et employés).
Très déçus à la sortie de la réunion, les délégués se sont sentis trahis par une direction qui, contrairement aux engagements pris en présence de la sous-préfète d’Epernay, ne veut toujours rien lâcher, sur une augmentation de salaire… (voir la vidéo ci-dessous)
Puis, très remontés, les élus accompagnés par les salariés se sont rendus dans les locaux administratifs pour s’adresser directement à M. Olivar, leur PDG. Ce dernier tenait une réunion avec ses cadres et maîtrises pour soit disant leur relater la situation. Les salariés ont alors investi la salle et interrompu la réunion. Au cours de leurs échanges très tendus, ils lui ont fait part de leur sentiment de trahison et de leur perte de confiance envers ses intentions de négocier. Patrick Leroy, secrétaire de l’intersyndicat CGT du champagne jusqu’à fin décembre 2021, s’est également adressé directement à M. Olivar pour lui signifier que s’il ne respectait pas ses engagements de négocier sur des augmentations de salaire, il demanderait le soutien de tous les salariés de la profession. Lors de son départ de l’entreprise, M. Olivar, acculé, a déclaré qu’il souhait s’accorder la soirée pour réfléchir à la situation.
Ce sujet brûlant sera abordé par les élus CGT du champagne réunis en commission exécutive demain matin à 8 h 30 à la maison des syndicats de Reims.
Affaire à suivre…