Un seuil de résistance à 245 millions de bouteilles.
Grâce à un mois de décembre florissant, les résultats économiques de la filière ont été revus à la hausse. Une note positive, malgré un recul global des expéditions de 18 % rapport à 2020.
Il n’y a pas eu de casse sociale ni de faillite dans le milieu champenois. » Les coprésidents du comité Champagne, Jean-Marie Barillère et Maxime Toubart, se sont montrés résolument optimistes, ce mardi, à l’annonce des résultats économiques de la filière. Et pour cause : 245 millions de bouteilles pour 2020, c’est bien plus que les dernières estimations de décembre, faisant état de 225 à 235 millions de cols.
Un sursaut dû à une fin d’année particulièrement florissante pour le commerce champenois.
« Malgré la crise, les gens ont tenu à se réunir autour d’une bonne bouteille de champagne pour marquer un événement, note Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons (SGV). Les chiffres enregistrés vont au-delà de nos espoirs. Au moment de fixer le rendement de la vendange, en juin et juillet, nous enregistrions une perte de 30 % des expéditions. Finalement, nous sommes sur une baisse de 18 % . »
L’année se termine donc sur une note positive, et l’interprofession a annoncé que des décisions étaient prises pour permettre aux vignerons et maisons de produire davantage de bouteilles .
« On peut saluer la capacité d’adaptation des opérateurs champenois, avec des innovations autour de la vente en ligne, du click & collect, de la livraison… » résume Maxime Toubart.
Cependant, cette analyse globale du marché champenois n’est pas le reflet de l’ensemble des structures. « Certains professionnels n’ont été que très peu touchés, tandis que d’autres enregistrent une chute de 40 % des expéditions … indique Jean-Marie Barillère. Les champagnes présents dans les cafés, hôtels et restaurants (CHR) ont été les plus durement impactés. »
Si le circuit des CHR s’est trouvé quasiment à l’arrêt en 2020, la grande distribution, au contraire, a continué de tourner. L’export, également, s’en est mieux sorti que le marché français, avec un recul des ventes de 16 % à l’international contre 20 % sur le territoire national. « Nous avons pris les bonnes décisions à la vendange en fixant un rendement ajustable, conclut Jean-Marie Barillère. En limitant les stocks, nous avons su conserver la valeur de la bouteille. À nous de surveiller de près l’évolution des marchés en 2021. »