La pension complémentaire versée par l’Agirc-Arrco va augmenter d’1,6% le 1er novembre. Photo Serge Tenani/Hans Lucas.AFP
Par l’intersyndicat CGT du champagne, le 30 octobre 2024
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Les récentes mesures de revalorisation des retraites montrent à quel point les pensionnés sont pris au piège d’une politique budgétaire qui privilégie les équilibres financiers sur leur pouvoir d’achat réel.
En premier lieu, la revalorisation de 1,6 % des pensions complémentaires de l’Agirc-Arrco, en deçà même de l’inflation prévue (1,8 %), est symbolique, mais insuffisante pour compenser la dégradation du pouvoir d’achat. Quant à la décision de reporter au 1er juillet l’indexation annuelle des pensions de base, elle illustre une approche du gouvernement visant des économies immédiates au détriment des pensionnés.
Un « compromis » au détriment des retraités
Derrière le prétexte d’un effort budgétaire nécessaire, le gouvernement opte pour des coupes discrètes mais impactantes. La revalorisation de l’Agirc-Arrco, bien que qualifiée de « compromis », n’est qu’une nouvelle illustration de la priorisation du maintien de réserves financières sur la dignité des retraités, malgré des finances de l’Agirc-Arrco jugées robustes avec environ 80 milliards d’euros de réserves. Le patronat défend une « modération » qui ne semble servir qu’à gonfler des fonds de réserve déjà florissants, à l’abri d’une réelle redistribution vers ceux qui ont contribué à les constituer.
Retard de l’indexation et perte de pouvoir d’achat
En parallèle, le report de l’indexation des pensions de base prive les retraités d’un ajustement crucial face à la hausse des prix, sous prétexte d’une inflation « modérée ». Cette approche a suscité une vague de critiques, même au sein de la coalition gouvernementale, signalant une rupture de confiance envers un gouvernement qui avait promis une solidarité accrue pour les plus modestes lors de la réforme des retraites de 2023. Les pensions, déjà mises à mal par des revalorisations en retard sur le coût de la vie, subissent un traitement qui met en question la capacité de l’État à honorer sa parole envers ses citoyens âgés.
Inégalités croissantes pour les retraités modestes
En outre, ce décalage de revalorisation touche d’abord les retraités aux pensions modestes, accentuant les inégalités entre les bénéficiaires de pensions de base et les bénéficiaires de régimes spéciaux, souvent mieux lotis. Le manque à gagner pour un retraité moyen, estimé entre 29 € et 38 euros mensuels durant six mois selon une étude de la CGT , peut sembler anodin, mais il représente, pour de nombreux foyers à faibles revenus, une énième concession imposée par une gestion budgétaire déconnectée des réalités sociales.
Les propositions de la CGT : vers une sécurité sociale plus juste
La CGT, pour sa part, dénonce avec raison cette approche où l’État sacrifie le pouvoir d’achat des retraités, au lieu de trouver des solutions plus équitables et solidaires. Les mesures actuelles accentuent ainsi le sentiment que le gouvernement impose un « effort » disproportionné aux retraités, alors que d’autres solutions existent, comme par exemple, augmenter les recettes de la sécurité sociale au moyen de 7 leviers principaux :
- La hausse des salaires.
- Des créations d’emploi.
- La fin des exonérations de cotisations.
- La mise à contribution les revenus du capital.
- L’élargissement de l’assiette des revenus soumis à cotisations.
- L’augmenter les taux de cotisation retraites.
- La Sécurité sociale est en excédent.
Des leviers que le gouvernement n’a aucunement l’intention d’utiliser ou d’en utiliser certains de manière marginale. En somme, ces choix envoient un message clair aux retraités : malgré leur contribution passée, ils doivent s’attendre à des concessions supplémentaires.